https://www.laprocure.com/product/1439358/johnson-craig-le-pays-des-loupsLe Pays des loupsCraig Johnson
Éditions Gallmeister
©Marie-Joseph Biziou, libraire à La Procure de Paris
Il ressemblait à sa mère, il avait le tempérament de son père et le cerveau de personne.
-Comment tu trouves ton repas ?
Je cessai de mâcher suffisamment longtemps pour répondre :
-Epouse-moi.
-C'est si bon que ça ?
Je fermai les yeux, les rouvris lorsque les nuages cachèrent le soleil, et la première chose sur laquelle mon regard se porta fut la pointe au sommet de cette montagne massive. J'avais vécu dans l'ombre de cette montagne toute ma vie et je l'avais escaladée de nombreuses fois -- plus jamais.
L'on aime toujours. Dans les choses mêmes où il semble que l'on ait séparé l'amour, il s'y trouve secrètement et en cachette, et il n'est pas possible que l'homme puisse vivre un moment sans cela.
Les sommets nervurés de granit émergeaient des forêts subalpines qui descendaient doucement vers des bosquets de conifères alignés jusqu'à Mistymoon, l'un des derniers lacs avant la très haute montagne.
Je pensai à la manière dont nous labourions et cultivions la terre, dont nous y plantions des arbres, l’enfermions avec des clôtures, y construisions des maisons et faisions tout notre possible pour repousser l’éternité de la distance – tout pour donner au paysage une espèce d’échelle humaine. Mais peu importait ce que nous faisions pour essayer de façonner l’Ouest, c’était l’Ouest qui nous façonnait inévitablement.
A priori, on était au printemps, mais chaque année, quelqu'un oubliait de le dire aux montagnes.
Est-ce qu'il t'arrive de trouver le monde fatigué, Walter ? ...
Je ne sais pas pour le monde, mais moi, en tout cas, je me sens fatigué.
J'ai entendu dire que les Esquimaux ont des centaines de noms pour désigner la neige; les habitants du Wyoming en ont autant pour parler du vent -- et peu d'entre eux sont bienveillants.
Une vie sans ami s'achève par une mort solitaire.
(proverbe basque)