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Critique de BazaR


Ce livre confirme, s'il était besoin, que l'Imaginaire n'est pas forcément synonyme de batailles, crimes ou invasions. On peut écrire une excellente histoire sur… la construction d'un pont.

Bien sûr, il s'agit d'un pont formidable, quelque chose d'aussi dingue que le canal du Panama, avec le même esprit : relier les hommes de l'Empire et faciliter les échanges entre les deux côtés du fleuve de brume.
Ce fleuve, c'est l'élément fantastique, une brume qui n'est pas de l'eau, qui se creuse et se soulève, et qui cache en son sein d'étranges poissons plats et d'inquiétants Géants. Certaines femmes et certains hommes ont un don pour le traverser et assurent le passage par bac. Ce n'est jamais exempt de danger. S'ils se trompent en « sentant » l'humeur de la brume, il n'y a pas d'échappatoire.

Kij Johnson nous conte avec beaucoup d'empathie la tranche de vie de ceux qui bâtissent le pont et des gens qui habitent tout près dans les villages de Procheville et Loinville. Comment ils s'apprivoisent petit à petit, s'habituent les uns aux autres, voire en viennent à s'aimer. L'auteure met en scène la grande sensibilité de ses héros : la joie d'observer le fleuve depuis le haut d'un pilier du pont, la tristesse et le sentiment de culpabilité lors d'un accident, l'angoisse augmentée d'exaltation lors de la traversée de la brume.
Elle laisse aussi s'installer ce sentiment que, quelle que soit la durée de l'aventure ou du train-train que partagent les hommes et les femmes, cela s'arrête un jour et chacun repart vers d'autres horizons, le coeur empli de souvenirs qui nourrissent la nostalgie.

Une novella profondément humaniste.
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