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Citations sur Vivre zen (8)

Le meilleur maître que j'aie eu de ma vie a été un livre, qui pourrait être le meilleur livre zen jamais écrit. (...) Ce n'est pas un livre facile mais c'est la meilleure explication du problème humain que j'aie jamais vue. (...) Il s'agit de La Suprême Doctrine d'Hubert Benoit, un psychiatre français qui s'est trouvé complètement immobilisé pendant des années, à la suite d'un très grave accident. Il ne pouvait rien faire d'autre que de rester allongé. Et comme il se passionnait pour le « problème humain », il a passé ses années de convalescence à le creuser à fond.

« Spasme » est le terme qu'emploie Benoit pour qualifier la crispation émotionnelle que produisent nos tentatives d'autoprotection. Et il appelle « film imaginaire » le bavardage incessant du monologue intérieur. Pour lui, le changement se produit quand on comprend « que ce spasme que j'ai qualifié d'anormal fait partie de la voie qui conduit au satori [éveil]... On peut même avancer que, sous le film imaginaire, on devrait percevoir une profonde sensation de crampe, de poigne paralysante, de froid figeant.... et que c'est sur ce divan dur, immobile et froid, que notre attention devrait rester fixée, comme si l'on s'étendait tranquillement sur un rocher froid mais sympathique, exactement moulé à nos formes ».

Ce que dit Benoit, c'est que lorsqu'on reste tranquillement en compagnie de sa douleur, cette quiétude est « la porte sans porte ». Mais c'est aussi le dernier état qu'on ait envie de connaître car il n'est guère plaisant, et toute notre stratégie nous pousse vers l'agréable. On veut quelqu'un pour nous réconforter, pour nous sauver, pour nous donner la paix. Et c'est dans ce but-là qu'on consacre tant de temps à penser, à planifier, à projeter. Mais on ne peut pas avoir idée de ce qui se passe tant qu'on n'est pas prêt à faire face à tout ce qui est sous-jacent au film imaginaire.
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Chaque fois qu'on voit virevolter les pensées et qu'on les identifie, on renonce à soi : on abandonne le petit moi – les pensées ne sont rien d'autre – pour revenir à ce qui se passe. On revient à la conscience de ses sensations physiques, du bruit des voitures, de l'odeur du déjeuner.
[...] Résultat : la vie rentre en scène.
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Quand j'avais seize ou dix-sept ans, j'aimais bien jouer des chorals de Bach au piano. Un de mes préférés s'appelait « Je me repose entre tes bras », et le texte disait notamment : « Ceux qui me voudraient du mal ne sauraient me trouver ici. » Bien qu'appartenant à une tradition chrétienne souvent dualiste, ce choral parle en fait d'être présent et vigilant. Il existe un lieu de repos dans l'existence, un endroit où il faut savoir se ressourcer si l'on veut bien vivre. Ce havre de paix ... n'est autre qu'ici et maintenant : voir, entendre, toucher, sentir, goûter la vie telle quelle. À cette liste on peut même ajouter « penser », si on prend la chose au sens de fonction mentale (pensée fonctionnelle) et non de pensée égocentrique, fondée sur la peur et l'attachement. « Penser » au sens fonctionnel inclut la réflexion abstraite, la pensée créatrice et l'organisation du quotidien. Mais on y ajoute trop souvent la pensée non fonctionnelle, conditionnée par l'ego, celle qui nous crée des ennuis...
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On ne peut pas se forcer à renoncer à un attachement. Bien qu'il ne s'agisse que d'une pensée, il ne suffit pas de décréter de but en blanc : « Je vais y renoncer. » Ça ne marche pas. Il faut d'abord comprendre ce qu'est l'attachement. Il faut éprouver la peur – la sensation physique – qui sous-tend cet attachement. Alors, il disparaîtra de lui-même. Une erreur fréquente par rapport à l'enseignement zen consiste à croire qu'on doit « lâcher prise ». Or, on ne peut pas se forcer à lâcher prise. Il faut faire l'expérience de la peur sous-jacente.

Attention : faire l'expérience de l'attachement ou de tel ou tel sentiment ne signifie pas le dramatiser. Dramatiser ses émotions revient à les camoufler.
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Une vieille histoire soufi raconte qu'un homme marchant dans la rue, un soir, avait laissé tomber ses clés par terre, du côté sans éclairage. Il a traversé la rue pour aller chercher ses clés à la lumière du réverbère. Un ami qui passait par là lui ayant demandé pourquoi il cherchait ses clés de ce côté-là plutôt qu'à l'endroit où elles étaient tombées, il lui a répondu : « Je cherche par là, parce que c'est éclairé.
On a exactement la même démarche dans la vie : on préfère regarder du côté des vieilles structures familières. Que surgisse un problème et l'on suit le schéma coutumier : penser, remâcher, analyser, continuer à vivre comme des fous puisque c'est ce qu'on a l'habitude de faire. Peu importe, si ça ne marche pas ! On n'en est que plus décidé à redoubler ses efforts, à continuer à chercher sous le réverbère.
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Le sens de la vie, c'est d'accomplir ce pour quoi l'on est né : trouver vie en guérissant du moi. Se guérir de la douleur de l'existence individuelle, séparée et restreinte du « je veux » pour devenir ouverture. Le sens de la vie, c'est d'être l'ouverture même, qui est joie. Une joie qui inclut la souffrance, le bonheur, tout ce qui existe. Guérir du moi, voilà le sens de la vie. En soignant ma douleur, je soigne la vôtre sans même avoir à y penser.
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Rien que des chimères, des produits de l'imagination. La mémoire est imagination. Et chaque souvenir auquel on s'accroche nous sabote la vie.
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La plupart de nos difficultés, de nos espoirs et de nos soucis sont imaginaires. Rien n'a jamais existé, en dehors du moment présent. C'est tout ce qu'il y a, c'est tout ce que nous sommes. Pourtant, la plupart des êtres humains vivent dans leur tête et passent cinquante à quatre-vingt-dix pour cent de leur temps dans un monde imaginaire. On pense à ce qui nous est arrivé, à ce qui risque de nous arriver, aux sentiments que cela suscite en nous.
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