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Critique de LibrairieLeFailler


Quelque part, dans le grand nord, entre Etats-Unis et Canada vit, ou survit, une curieuse communauté. Beaucoup de ces gens ont échoué dans ce coin perdu enneigé huit mois sur douze à seule fin de se faire oublier de la justice. Leur seul point de ralliement et de distractions est un établissement digne des meilleurs westerns: le Terminus, hôtel, bar et bien sûr, bordel. Si personne ne sait qui en est le très mystérieux boss, tous savent qu'il y a des règles qu'il vaut mieux respecter au risque de terminer en casse-croûte pour les ours... Les gêneurs ayant la faculté de disparaître promptement dans la plus grande « discrétion ». Au milieu de cette faune abrutie de violence et de gnôle (distillée localement comme il se doit), vit Nats, garde-putes consciencieux paradoxalement épris d'équité voire de justice. Mais comme les autres, Nats a un compte à régler avec le passé, un passé particulièrement douloureux qui refait brutalement surface. L'arrivée de Sarah changera-t-elle le cours des choses ? Y a-t-il de la place pour l'amitié, la solidarité et l'amour dans cette zone de non droit où les poings et les colts font la loi ?

Stéphane Jolibert signe un premier roman particulièrement efficace qui prouve, s'il en était besoin, qu'il n'est point nécessaire d'être Américain pour écrire un bon roman noir où la nature tient une place prépondérante. Dès les premières lignes on est pris par une atmosphère glaciale et oppressante portée par une écriture rapide qui suggère plus qu'elle ne décrit laissant tous les champs libres à l'imagination. le danger peut surgir n'importe où, n'importe quand, pour n'importe qui, ne laissant aucun répit au lecteur, qui de toute façon n'en demande pas, trop heureux de savourer ce roman haletant, et parfois drôle, à la fin totalement imprévisible jusqu'à la dernière ligne. Les personnages hauts en couleur (j'avoue une certaine sympathie pour Twigs la levrette, pathétique loser et parfait crétin) forment une galerie de portraits inquiétants et intrigants où les rares figures féminines apportent, enfin, un souffle d'humanité. Tous se démènent avec leur propre histoire, souvent lourde, et leur survie parmi des congénères pour la plupart complètement désaxés dans une nature hostile et sans pitié où les loups – les vrais - rodent peut-être aussi...
Entre Jim Harrison et Ron Rash, une nouvelle plume à découvrir !

Véronique.

Lien : http://librairielefailler.bl..
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