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Critique de FleurDuBien


Lecture éprouvante.
C'est toujours avec un grand plaisir que je lis les ouvrages de Laurent Joly. Je l'apprécie beaucoup.

"Ce qu'on croit impossible est possible"
Georges Héran.

1. La décision :
Il ne faut pas oublier que la France en 1940 est antisémite et xénophobe.
Avant la rafle monstre comme la nomme l'auteur, il y a eu des rafles, notamment en 1939 avec des internements massifs, 18 000 personnes arrêtées. Les femmes seront internées au Vel d'hiv, elles seront libérées.
Le régime pétainiste est la soumission à l'occupant, et la politique antijuive est très importante ; on note une soumission à l occupant dès 1940.
En mars 1941, le Commissariat général aux Questions Juives est créé.
À partir de là, tout est lancé déjà. le zèle de certains qui arrêtent les juifs qui ne figurent même pas sur les listes. Bousquet comme Laval considèrent que la France à tout à gagner à livrer aux Allemands le maximum de juifs.

2. La préparation :
Dès le 7 juillet 1942, une conférence avec des antisémites fanatiques a lieu, ainsi que le 10 juillet 1942 sur le sort des enfants juifs, (rapellons que les allemands n'ont pas demandé une rafle d'enfants, c'est Laval qui a fait du zèle.)
Rien dans ces conférences ne prévoit le quotidien le plus élémentaire pour le Vel d'hiv (alimentation, hygiène...),

3. La rumeur :
151000 juifs vivent dans la misère, à cause des spoliations, mais certains seront soutenus par des policiers, des concierges.
La rumeur enfle. Les chauffeurs de bus sont convoqués (Merci la RATP...)
On voit sur la seule photo du Vel d'hiv' que l'on ait, les bus alignés près du batiment.

4. 16 juillet 1942 : la "rafle monstre"

Des 4 heures du matin, les policiers commencent la rafle. Ils ont 27 391 fiches d'arrestation.
On frappe aux portes, on les défonce quand ça ne répond pas, on a juste quelques minutes pour emporter l'essentiel.
On trouve de tout ; les policiers trop zélés, les concierges trop bavardent, mais aussi il faut le dire, des commissaires empathiques, des policiers qui préviennent la veille, ceux qui disent aux Juifs de se cacher, ceux qui ne défoncent pas les portes.....
L'internement au Vel d'hiv est catastrophique. le bruit et l'odeur. Les enfants ont faim, tous sont malades, certains suicides aussi de mères désespérées, l'hygiène la plus élémentaire est négligée.
Certains pourront s'enfuir du bâtiment, avec ou pas la complicité de certains.
On envoie des médecins, des infirmières, des assistantes sociales. Tous décriveront l'horreur, l'incurie et les maladies.
Les familles seront parqués à Drancy, à Beaune la Rollande ou Pittiviers, et pour la plupart, dans les convois de train à bestiaux dont se servent les allemands pour envoyer les juifs à la mort à Auschwitz, gazés dès leur arrivée.

5. Les rafles après la rafle et la traque :

Dès le lendemain, le 17 juillet 42, les rafles reprennent, le 18 aussi.
Pendant la traque, certains ont la chance de se réfugier à la campagne. Ils seront cachés et sauvés par les Justes parmi les Justes,
En 1943, la traque bat son plein.
Les Juifs se cachent, comme Anne Franck à Amsterdam.
On fait également état de "pots de vin", certains policiers étant gourmands.
En décembre 1944, la traque continue. Ce sont de vrais tâcherons ces policiers....

6. Conclusion :

Plus d'un adulte sur 2 visés par la grande rafle a été exterminé.
Une victime sur 6 a été arrêtée le 16 et 17 juillet 1942.
Je finirai ainsi en reprenant une phrase du livre :
"La rafle du Vel d'hiv' est la plus grande opération mise en oeuvre en Europe de l'Ouest dans le cadre de la "solution finale". En moins de deux jours, 12 884 hommes, femmes et enfants ont été appréhendés, dont 12 400 été déportés, la plupart sans rerour.

Livre remarquable, très bien documenté, complet et accessible à tous.
Merci encore une fois à Laurent Joly pour son travail acharné pour faire sortir la vérité de son trou.

Je reprends à mon compte la phrase d'une assistante sociale du Vel d'hiv : "J'ai honte".
C'est bien cela que je ressens.
Avec le dégoût.

Ne les oublions pas.





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