Le matin est un tigre

J'ai découvert avec Chaque matin est un tigre une plume douce et tendre, toute en métaphores et pleine de poésie, un style qui rappelle bien évidemment Boris Vian, son romantisme, sa mélancolie, sa prose envoutante ; un auteur qui a marqué, voire nourrit ma jeunesse ! C'est donc un roman au style bien particulier, rempli d'images et de sous-entendus, qui peut ne pas plaire. La réalité et le ressenti, l'intuition, exprimés par le biais d'images parfois déroutantes, parfois très parlantes, se mélangent beaucoup dans ce court roman.

Ce roman nous raconte la maladie d'une fille et l'incompréhension et le désarroi de ses parents face à un mal que les médecins n'expliquent pas. L'incapacité d'Alma, la mère à accepter cette maladie, sa façon de partir dans ses rêves, son imagination, pour oublier, tenter d'accepter. Ce roman nous raconte surtout l'amour entre une mère et sa fille, un amour que l'on devine total et exclusif. Un amour fusionnel qui fait oublier à Alma de vivre et qui, de fait, étouffe Billie, sa fille. Ce pourrait être un roman sur la nécessité pour une femme de ne pas s'oublier en tant que personne, femme, amante en devenant mère...

Seule la fin m'a semblé un peu extravagante mais sinon, j'ai beaucoup apprécié cette lecture, rapide et poétique !