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Critique de Melisende


Sophie Jomain. Voilà un nom souvent cité ces dernières années, notamment lorsqu'on s'intéresse aux romances (de Noël). J'ai déjà découvert l'autrice il y a bien longtemps mais dans un genre totalement différent puisque j'avais lu les cinq tomes des Étoiles de Noss Head (sauce vampires et loups-garous pour les adolescents) que j'avais globalement appréciés.
Désireuse de mettre un peu de guimauve et de bons sentiments dans mes lectures hivernales, je me suis tournée vers ce titre, gros succès de l'autrice (prix Babelio de la romance 2021 tout de même !) et… QUEL FLOP !
Mais plus qu'une déception qui pourrait être le fait de mes goûts personnels, ce qui me gêne dans cette histoire que tout le monde adore, c'est son côté carrément problématique que je ne peux que dénoncer ! Je ne vois même pas où est l'histoire d'amour là-dedans ?!

Je ne suis pas une grande lectrice de romances mais une fois de temps en temps, surtout en période de Noël, je pardonne la niaiserie du genre tout simplement pour le côté rassurant et doudou qu'on peut ressentir à la lecture. Une fois de temps en temps, ça fait du bien ou en tout cas, ça ne fait pas de mal !
Mais il me semble qu'on peut proposer des romances mièvres et un peu cucul, légères et émouvantes sans tomber dans une relation “amoureuse” (qui n'en est pas une) et qui met en avant des schémas dangereux… non ?
Alors que je m'attendais à sourire et à passer un moment réconfortant, je me suis retrouvée face à un livre qui m'a énervée et je l'ai terminé en étant carrément en colère ! Pas tellement ce qu'on souhaite d'une romance de Noël.

Sophie Jomain met en avant deux protagonistes : Agathe l'employée efficace et travailleuse versus Alexandre le nouveau patron despotique. de base, ce rapport déséquilibré me gêne dans une relation amoureuse mais presque encore plus dans le cadre professionnel et donc “légal”.
Car pendant TOUT LE ROMAN, les deux héros ne vont avoir de cesse de se hurler dessus et de s'humilier réciproquement, principalement sur leur lieu de travail. Je veux dire : le boss répète constamment à son employée qu'elle est une incapable qui ne fait que de la merde et en face, la salariée n'hésite pas à utiliser les coups bas pour rabaisser son chef… mais d'où c'est normal ?! Si vous êtes victime ou témoin de ce genre de choses, c'est non ! Parlez-en !

“TOUT LE ROMAN”, excusez-moi, j'exagère. Il doit y avoir 2 scènes (sur 350 pages) pendant lesquelles Agathe et Alexandre vont se parler normalement (enfin, disons cordialement) et où il va y avoir un rapprochement.
Mais bien sûr.
Parce que la relation professionnelle n'était déjà pas assez toxique, on rajoute une pseudo romance là-dedans… zéro crédibilité, zéro émotions et surtout… ne tombez pas amoureux.se d'une personne qui vous hurle dessus et vous humilie quotidiennement !!! Ce n'est pas de l'amour, ce n'est même pas du désir, c'est juste malsain !

Si encore il y avait des scènes un peu sensuelles, érotiques et donc un peu émoustillantes (comme dans 50 nuances de Grey par exemple), je pourrais comprendre l'engouement… Non, ça ne légitimerait pas ce rapport patron/employée humiliant (différent à mon sens dans 50 nuances de Grey puisqu'on parle de préférences sexuelles assumées et “consenties”… bien que… bref) mais bon, je pourrais concevoir le côté addictif de ces scènes… mais il n'y en a même pas dans ce roman ! A part un petit baiser, vous n'aurez pas grand chose à vous mettre sous la dent niveau sensualité ! Et ça arrive tellement comme un cheveu sur la soupe qu'on n'y croit pas une seconde.

Pour le positif (parce qu'il y en a quand même) : l'ambiance de Noël est joliment rendue dans ce grand magasin sur plusieurs niveaux. On imagine sans problème les lieux et ses décorations ; c'est immersif et c'est assez magique. L'intervention du Père Noël et de son chat qui réalise les souhaits est aussi un joli clin d'oeil aux histoires du genre et ça fonctionne très bien.
Je reconnais également bien volontiers que l'histoire secondaire familiale est bien traitée, intéressante et émouvante. Agathe, épaulée par ses parents italiens, s'occupe de sa jeune nièce depuis des années alors que sa soeur (la mère de la petite fille donc) est aux abonnés absents. Il est donc question de famille d'accueil, d'adoption et de toutes les difficultés émotionnelles et pratiques que cela implique. L'amour qui existe entre les membres de la famille est bel et bien présent : c'est touchant, c'est beau. Pour le coup, là on y croit et c'est assez fort. Donc bravo pour ça.

Je crois que j'aurais pu apprécier cette histoire si le développement de la relation entre les deux protagonistes principaux avait été autre (en résumé : si ça ne tournait pas en romance invraisemblable et problématique) car l'ambiance festive et magique, et la trame secondaire familiale sont bien traitées, crédibles et réussies. L'originalité aurait été de sortir des clichés romantiques (et toxiques, je sais je me répète) pour se concentrer sur le reste de la vie de l'héroïne voire même du héros, qui n'avaient pas besoin qu'on ajoute une histoire d'amour à leur quotidien déjà bien riche de rebondissements et d'enjeux.
Bref, je ne comprends absolument pas le succès de cette “romance” qui pour moi n'en est pas une. Autant, je le conçois, les histoires d'amour mièvres peuvent faire rêver (et celles érotiques qui émoustillent), mais ici… il n'y a ni amour ni scènes de sexe. Zéro. J'ai l'impression de ne pas avoir lu le même bouquin que les autres ! Rendez-vous carrément manqué donc (et énervé).
Lien : https://bazardelalitterature..
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