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Critique de Olti


Bon. J'ai l'impression de n'avoir pas lu le même livre que tout le monde parce qu'avec tous ces avis positifs, j'ai fini par vouloir le lire et... j'ai été tellement déçue :o ! Je n'en reviens toujours pas !

Si vous avez aimé, passez votre chemin parce que ce que je vais dire risque de ne pas vous plaire et ça ne sert à rien de se faire du mal à cause des goûts et des couleurs de chacun...

***SPOILERS***

Je ne sais pas trop par où commencer. J'ai envie de commencer par mon ressenti le plus fort qui est : "Je viens de dire un Twilight-like". Je me fais peut-être des films, mais plus j'avançais dans ma lecture et plus j'avais l'impression de lire une histoire trop fortement inspirée de Twilight.

Pour les points communs :
- On a l'adolescente lambda, un peu sage et vertueuse, pas très extravertie, qui va dans une région paumée où elle a pas envie d'aller (et qui va devoir y rester)
- Elle est fascinée par le bogoss ténébreux paranormal de service, Leith.
- Il y a le passage par la librairie de sciences occultes dans la petite ville du coin.
- Leith la "protège" constamment, d'ailleurs la 1ère scène où il est en voiture, de nuit,et repousse Davis, ça m'a vraiment rappelé la scène quand Edward sauve Bella de son agression, j'ai ressenti la même ambiance.
- Les 150 mentions de combien le héros est BEAU, a un corps PARFAIT, toutes les pages, plusieurs fois par page...
- C'est pas un vampire qui scintille MAIS il a les yeux qui scintillent.
- Hannah attire à cause de son odeur le méchant sur elle (comme Bella quoi...) et ensuite il faut la protéger car elle pourrait attirer tous les loup-garous du coin...
- le héros souffle le chaud et le froid avec elle, avec son petit passage où il l'évite... comme Edward à un moment.
- Les 150 mentions de Hannah qui prend une douche (déjà dans Twilight ça m'avait choqué le nombre de fois où l'auteure trouve important de nous dire que là, Bella se lève et prend une douche).
- le héros over-protecteur, paternaliste, autoritaire, et qui veut que sa belle n'ait aucun secret pour lui ("Qu'est-ce qui s'est passé, raconte-tout, maintenant") alors que lui-même est indépendant et reste évasif.
- Tout le monde est amoureux de Bella, euh, Hannah : Davis, le méchant/barman... Davis d'ailleurs m'a rappelé le "good buddy" (Mike ?) de Bella.
- Leith est galant et un peu vieillot ou vieux jeu, comme Edward. Sauf que c'est pas un vampire centenaire, donc je ne comprends pas bien pourquoi c'est là...
- Hannah se jette dans la gueule du loup ("haha") et est sauvée in extremis, et est bien blessée et tout, comme Bella.
- le rapport entre Hannah et Leith où on voit l'attirance sexuelle très forte, mais qu'ils ne cessent de repousser, on ne sait pas pourquoi (comme Edward, il risque de lui faire des bleus ?)

Et tout ça m'avait l'air de tenir moins bien la route dans cette histoire-ci. J'avoue que tout ça déjà m'a un peu empêchée d'apprécier l'oeuvre indépendamment, j'avais tellement l'impression à chaque nouvelle action de tomber sur un "ah, y'avait ça aussi dans Twilight, c'est vrai" que c'est difficile de se faire un avis indépendant.

Ceci étant dit, il y a tout de même des choses propres à ce livre. Mais elles ne sont pas passées, mais alors pas passées du tout.

En 1, le gros moins pour moi, c'est le style. J'ai trouvé l'écriture très maladroite, dès le premier chapitre. le vocabulaire échangé par les adolescentes est vieillot. J'avais l'impression de retomber devant un épisode des sitcoms d'AB productions où déjà, les héros ne parlaient pas comme dans la vraie vie.

Quelle ado en 2012 dit "C'est une croyance à 2 francs 6 sous" ?? Quelle ado dit à un garçon : "tu n'es qu'un goujat !" Et, d'une manière générale, tous les dialogues sonnent un peu faux en raison de ce style sorti d'une autre époque.

C'est une maladresse basique : à l'écrit on cherche la précision et la concision. On n'est pas à l'oral où l'on peut s'étaler et user du ton, du contexte, pour se faire comprendre, et où, en plus, on n'a pas toujours le mot idéal qui nous vient en tête pour nous exprimer. On tâtonne à l'oral.
À l'écrit on prend le temps de chercher et user du mot juste, de la bonne tournure grammaticale et syntaxique qui expliquera une idée claire en un temps concis. Or... on retrouve cette pratique mais dans les dialogues ici :s Mais on n'écrit pas des dialogues comme on écrit une dissertation !

Quand un ado vous fait visiter sa maison et vous explique que vous serez toute seule à utiliser la salle de bain de l'étage, il ne vous dira pas :
"Il n'y en a qu'une pour tout l'étage, j'utiliserai donc celle du bas avec mon oncle et ma tante, pour te laisser la jouissance de celle-ci".

Te. Laisser. La. JOUISSANCE. De. Celle-ci... O_O

Ce n'est qu'un exemple parmi les milliers d'autres du livres, les "Qu'était-il", les "Aimerais-tu venir". Dans un roman au XIXe je comprends, en 2012, non.

La maladresse n'est pas que dans le style, elle est également présente dans la façon d'écrire en général et de présenter les enjeux.
Le 1er chapitre qui commence avec Hannah qui, sous couvert d'un échange avec son amie, nous expose tout le contexte m'a paru terriblement artificiel. Ça sonnait trop "j'informe le lecteur avec de gros sabots sur la personnalité du personnage, le cadre et ses enjeux", bien plus que "je parle à mon amie."

Sans compter les informations du type "Attention, cette héroïne n'est pas comme tout le monde, elle est si différente... et elle est belle mais ne le sait pas". Oh par pitié, pourquoi toujours ces même clichés ?

Quelle lourdeur ces mentions sur la "beauté" physique du héros : tout est occasion ou prétexte pour rappeler combien l'héroïne le trouve à tomber, et manque d'étouffer et suffoquer (oui oui) ou autre rien qu'en le regardant... Ce cliché des personnages qui perdent tous leurs moyens dès qu'ils sont face à un top-model, ça m'exaspère.

J'ai trouvé d'ailleurs l'héroïne peu supportable, très naïve, incrédule et souvent stupide ("Faut se sentir seul au monde pour croire que les loup-garous existent" ... eh bien non, ça n'a aucun rapport, les gens croient aux théories du complot et autres non parce qu'ils s'ennuient ou se sentent seuls, mais pour d'autres raisons).

A un moment elle se plaint qu'on lui en dit trop et dit qu'elle préfère ne rien savoir à propos des loup-garous et compagnie... plus tard elle se plaint à Leith "Mais pourquoi tu ne m'as rien dit !" sur le même sujet.

Il y a un loup-garou parmi les plus dangereux qui en a après elle mais "elle ne voit pas pourquoi elle ferait attention !"... Elle est en situation de danger, sait que son copain essaye de la surveiller/protéger, et elle part visiter la ville sur un coup de tête sans prévenir personne...
Bref.

Elle sort à peine avec un gars, "ilétrobo" certes, mais qu'elle ne connait pas, et quand il ne donne plus de nouvelles, elle part... boire et fumer, pour oublier ! Vraiment, c'était de plus en plus difficile de croire en cette histoire en la lisant...

C'est une histoire d'amour (avant tout) et là encore, j'ai été très déçue par son traitement. Cette histoire ne parle pas d'amour, elle parle d'attirance physique. Hannah passe son temps à trouver beau le héros, qui lui la trouve belle. Quand il n'est plus là et qu'elle ne cesse de penser à lui, elle ne pense qu'À SON PHYSIQUE.

Au départ, ils ont des échanges d'une banalité terrifiante, Hannah échange des "euuuh..." "oui" "non" "Paris c'est pratique comme ville" avec Leith, et il est impossible de voir à quel moment ils font réellement connaissance, découvrent leurs caractères, pensées, goûts, opinion sur le monde, les hommes, la vie, bref !
À un moment Leith demande bien à Hannah ce qui l'intéresse, et plein de choses ont l'air de l'intéresser mais ça sonne faux : elle lance ça sans que ça corresponde à ce qu'on voit.

Elle dit qu'elle aime le chant et l'histoire... mais ça ne suffit pas à rendre cette information vraie puisqu'en parallèle, dans le récit, elle passe son temps à se plaindre de n'avoir rien à faire dans cette ville. Chérie, si tu es artiste et créative, crois-moi, où que tu sois tu ne t'ennuies pas !

Elle n'a pas l'air d'avoir des centres d'intérêt, elle se traîne en se désolant, et on la voit plus prendre des douches et se sécher les cheveux, que se mettre à chanter ou lire un livre d'histoire, ou avoir envie de parcourir des musées, des vieilles pierres... Ses goûts et hobbies sonnent complètement factices de fait.

Quand Leith nous dit qu'Hannah est tellement compliquée qu'il lui faudrait la nuit pour la décrire, c'est incompréhensible. Il a à faire à une adolescente lambda, donneuse de leçons, mono-tâche, qui soit disant a plein de goûts mais ne les vit pas spécialement au quotidien, et qui attend que le temps passe (et que les aventures lui arrivent)...

Lorsque l'on a droit au discours d'amour dithyrambique de Leith, je n'ai pas réussi à y croire tant il ne reposait donc sur rien.

Nous avons donc 2 personnages vaguement construits, qui sont "fous amoureux" l'un de l'autre sans vraiment que ne se développe ce rapport (comme dans Twilight d'ailleurs). Et pire, quand il est justifié par le paranormal, ça le rend d'un triste !

Ils s'aiment car ils sont "deux âmes pures" qui se sont croisées... Déjà le côté "vertueux" et "pureté" de l'âme me dérange, je n'aime pas ce classement des gens qui signifie qu'il y a des âmes "impures" et on ne sait pas trop ce que ça veut dire... cela désignerait des psychopathes serial killers, passe encore, mais vu que c'est rare les âmes pures dans l'histoire, c'est que tout le reste des gens, qui sont des gens lambda, n'a pas d'âme pure... sympathique pour eux !

Je ne sais pas si le nombre de douches que prend Hannah lui lave régulièrement son âme, peut-être ?

En tout cas on ne voit pas en quoi leur "âme" (à Leith et Hannah) est plus pure (et donc plus mieux) que celle des autres : ils n'ont rien de spécial dans leur personnalité. Gwen est bien plus sympathique, humaine, tolérante et généreuse qu'Hannah par exemple.

Mais surtout ça veut dire qu'en fait, si une autre âme pure était passée par là avant Hannah, ou Leith, eh bien ils seraient fous d'amour pour quelqu'un d'autre... Je ne sais pas pour vous mais moi, ce n'est pas un romantisme qui me fait rêver. "On s'aime d'amour fou jusqu'à la mort parce que... je t'ai rencontrée avant de tomber sur Sophie, l'autre âme pure du pays".

Un gros, gros, énorme, maxi, moins pour les DEUX passages où Hannah estime que "c'est de sa faute" quand un gars veut se passer de son consentement pour la violer/forcer, parce qu'elle n'avait qu'à pas : sortir fumer devant le bar avec un inconnu, ou flirter avec le barman.

Si ensuite l'un ou l'autre veut l'emmener de force chez elle et la violer, c'est donc de SA faute, elle l'a bien cherché. C'est ce qu'elle pense. Oh. Mon. Dieu. NON !!!!!!

Bref, vous l'aurez compris, ce n'est pas passé du tout. Pourtant j'aime le romances paranormales, mais là, ni les personnages ni leur amour ne m'a plu ou convaincue.
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