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Critique de Eve-Yeshe


Hulda Hermannsdottir est convoquée dans le bureau de son chef Magnus qui lui signifie brutalement sa mise à la retraite, car un jeune loup brillant a été choisi pour prendre son poste. Elle est âgée de soixante-quatre ans et des poussières, et on aurait bien pu la laisser tranquillement travailler jusqu'au bout.

Elle prend cela très mal, notamment la manière dont on la propulse à la porte, alors qu'elle a toujours bien travaillé, pointilleuse dans ses enquêtes, mais c'est une femme, dans un milieu où le machisme règne en maître, où elle subit depuis longtemps les railleries de ses collègues masculins qui ne se gênent même pas à faire des remarques devant elle. Elle est veuve, sa vie a été compliquée, mais comme elle s'est isolée pour pouvoir résister, on l'accuse de travailler en solo, de n'avoir aucun sens du travail en équipe !

Pour faire passer la pilule, Magnus lui dit qu'elle peut aller déterrer un « cold case » et reprendre l'enquête pour la faire aboutir. Elle choisit d'enquêter sur la disparition d'Elena, jeune Russe en attente dé régularisation, que l'on a retrouvée noyée, et l'inspecteur de l'époque, atteint d'hypertrichose palmaire aigüe, comme toujours, a classé le dossier, sans se donner la peine de creuser, affirmant que c'était un suicide.

L'auteur entretient le suspense en alternant le présent et des évènements antérieures, parfois même très antérieurs) nous racontant l'histoire d'une jeune femme qui s'est retrouvée enceinte après avoir eu une aventure avec un soldat américain, au grand dam de ses parents qui vont tout faire pour la pousser à abandonner le bébé, une petite fille.

Un autre récit vient s'encastrer dans l'histoire : une jeune femme part faire une ballade en montagne, avec un homme en qui elle semble avoir confiance, affrontant une tempête de neige, doudounes, piolets, sac de couchage…

Ce roman m'a plu, j'ai passé un bon moment, car j'ai éprouvé d'emblée beaucoup d'empathie pour Hulda, la manière exécrable dont elle est traitée, dans cet univers machiste, et ces collègues tellement avide de prendre du galon qu'ils en ont « les dents qui rayent le parquet ».

Sa manière de mener l'enquête, avec obstination, notant chaque détail, allant à la rencontre des gens qui ont pu côtoyer Elena, la difficulté d'obtenir une régularisation, pour ne pas être renvoyée dans son pays d'origine, dans un pays dont on ne connait pas la langue…

J'ai aimé aussi toute la réflexion sur la retraite : comment vivre, lorsqu'on a tout misé sur le travail, et supporter la solitude, quand on est veuve, peut-on refaire sa vie, envisager de rencontrer quelqu'un…

Cependant, vous avez dû le sentir, il y a un mais : malgré le suspense que tente d'entretenir l'auteur, j'ai eu l'impression de m'essouffler un peu, de trouver le temps parfois long (quand on commence à compter les pages qui restent, en lisant un thriller, cela devient un peu gênant) et surtout, je n'ai pas du tout aimé la fin, même si elle m'a prise en dépourvu, elle m'a vraiment dérangée, je dirais même choquée …

J'aime beaucoup les polars nordiques, l'Islande, et je me réjouissais à l'idée de crapahuter dans la neige, alors que la canicule règne chez moi, mais j'ai un peu de mal avec Ragnar Jonasson, dont je n'ai pas trop apprécié « Snjor » : je trouvais son inspecteur, peu dynamique et le récit lent. Je préfère Arnaldur Indridason et son inspecteur Erlendur qui n'est pourtant pas un réputé pour sa vivacité…. C'est le premier tome d'une trilogie et je ne sais pas si je continuerai…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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