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Critique de florigny
Hulda ne s'est jamais préparée mentalement à la retraite. Ce n'est rien d'autre qu'une date de péremption, une année, un âge, une simple hypothèse, jusqu'à ce jour où c'est devenu un état de fait concret et glacial, lorsque Magnus, son chef, lui annonce qu'elle est prématurément renvoyée du service parce qu'un jeune loup aux dents affûtées comme des rasoirs est nommé à sa place. Elle doit faire place nette, vider son bureau, dégager, balayée comme un détritus.
Pour atténuer l'onde de choc causée sur celle qui toute sa vie a été un bon flic – lente et tenace, dont les méthodes vieux jeu ne sont pas unanimement appréciées –, Magnus tolère qu'Hulda rouvre une affaire non-élucidée de son choix. Elle a trois jours pour que sa carrière se termine en beauté et pas comme un tas de ruines fumantes. Trois jours rapidement commués en 24h.
J'ai aimé Hulda, compris ses doutes et interrogations, partagé avec elle cet irrépressible besoin lorsque tout part en vrille, de se retourner sur le passé, d'effectuer des bilans, celui de la vie personnelle et celui de la vie professionnelle sur le point de s'interrompre, coupant avec brutalité des liens sociaux vitaux. J'ai aimé cette femme résignée à la solitude imposée par le destin, qui a affronté de nombreuses tempêtes sans jamais couler, s'est façonné une personnalité positive pour ne pas donner à voir sa fatigue et sa détresse. Hulda est une femme vraie, authentique, imparfaite, faillible, elle pourrait être notre voisine, notre amie, nous-mêmes.
Reprendre à zéro le dossier de la mort d'Elena, jeune femme immigrée, classée rapidement comme un suicide est pour Hulda le moyen de rétablir la vérité, de rendre justice à une anonyme noyée parmi d'autres qui n'intéressent aucun islandais, or tout le monde compte ou personne ne compte. Elle n'a plus rien à perdre, n'attend plus rien. C'est aussi pour Hulda un acte de rédemption intime et un chant du cygne professionnel ! Magnifique et crépusculaire roman.
Pour atténuer l'onde de choc causée sur celle qui toute sa vie a été un bon flic – lente et tenace, dont les méthodes vieux jeu ne sont pas unanimement appréciées –, Magnus tolère qu'Hulda rouvre une affaire non-élucidée de son choix. Elle a trois jours pour que sa carrière se termine en beauté et pas comme un tas de ruines fumantes. Trois jours rapidement commués en 24h.
J'ai aimé Hulda, compris ses doutes et interrogations, partagé avec elle cet irrépressible besoin lorsque tout part en vrille, de se retourner sur le passé, d'effectuer des bilans, celui de la vie personnelle et celui de la vie professionnelle sur le point de s'interrompre, coupant avec brutalité des liens sociaux vitaux. J'ai aimé cette femme résignée à la solitude imposée par le destin, qui a affronté de nombreuses tempêtes sans jamais couler, s'est façonné une personnalité positive pour ne pas donner à voir sa fatigue et sa détresse. Hulda est une femme vraie, authentique, imparfaite, faillible, elle pourrait être notre voisine, notre amie, nous-mêmes.
Reprendre à zéro le dossier de la mort d'Elena, jeune femme immigrée, classée rapidement comme un suicide est pour Hulda le moyen de rétablir la vérité, de rendre justice à une anonyme noyée parmi d'autres qui n'intéressent aucun islandais, or tout le monde compte ou personne ne compte. Elle n'a plus rien à perdre, n'attend plus rien. C'est aussi pour Hulda un acte de rédemption intime et un chant du cygne professionnel ! Magnifique et crépusculaire roman.
