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Critique de FleurDuBien




[Rentrée littéraire 2023 n°3]

Je suis assez mitigée.

J'ai envie de dire que lire ce livre se mérite....
Pas évident d'entrée. Il m'a fallu un bon tiers pour rentrer vraiment dedans et l'apprécier.
Serge Joncour, encore et toujours, est un gardien des mots, des destins, des chocs.
C'est un bonhomme tranquille et reposant comme un orme au bord de l'eau...
Ah la nature ! Il n'y a que ça de vrai.
J'avais adoré Chien-!oup, tout de suite, avec incandescence, sans limite je m'étais perdue de vue dans le champ sémantique du chien, du loup. Moi qui ait une meute à la maison j'étais dans mon élément.
Depuis, certains membres de la meute nous ont quitté, un drame, toujours renouvelé.
Il y a cependant des chiens dans ce nouveau roman, des bébés chiens. Ils ont un rôle important dans l'histoire. C'est le fil rouge comme on dit.

Dans ce livre, la leçon est claire ; point de salut pour ceux qui renoncent à Mère Nature.
Nous sommes dans un hameau, dans le Lot, début 2020, la pandémie démarre doucement en France. Alexandre, agriculteur, solitaire, un peu ours mal léché, vit dans la ferme de ses parents qu'il a connu depuis toujours, et ses parents habitent dans un petit pavillon tout près.
Mais voilà ; le Covid arrive à grands pas, et finalement, la grande famille va se retrouver ensemble, et ça pose un problème ; ils ne s entendent pas, ils se sont disputés quelques années déjà, et sont très différents.
Je passe sur l'histoire, nous sommes comme kidnappés par Joncour, piègés, hallucinés car tout se passe bien, malgré les disputes ou les caractères forts, on s'aime finalement.
Peu à peu, tout le monde va s'apprivoiser, et vers la fin, le bonheur n'est plus aussi improbable que cela.

J'ai vécu ce livre comme une fable finalement ; nos tourments, quels qu'ils soient, ne peuvent se résoudre que par le biais de la nature, de la terre, des légumes, de la vie en solitaire d'Alexandre qui est un roc, un mur porteur de cette drôle de famille. Et cette drôle de fable nous murmure doucement à l'oreille : "Ne perdez pas de temps, le temps c'est de l'amour, le temps c'est de le vivre, maintenant, ensemble, comme un troupeau bienfaisant, un groupe sans cesse renouvelé".
Perso, cela m'a rappelé des souvenirs de cette période de peur, de perdition, de hantise et de privation de liberté. Comme quoi, on oublie...
Pour Alexandre il faut "sécuriser le troupeau" avec sa famille. Comme avec ses vaches, paisibles, qui broutent dans un champ gras et bien fourni en herbe. Heureuses.
Peu à peu l'auteur nous fait basculer, à petites doses, vers une animalité humaine je dirais.
Le salut viendra de la campagne.
C'est vrai.
Je le vis tous les jours.


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