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Critique de Sallyrose



Dans les Causses du Quercy, à Orcières, août 1914 ressemble à celui de tous les villages de France. Les hommes partent à l'appel de la mobilisation générale. Les femmes espèrent les revoir vite mais doivent s'organiser pour les récoltes.
Dans ce même village, en août 2017, Franck et Lise sont en vacances. Ils ont loué une vieille maison isolée au pic du Mont d'Orcières, loin des ondes et de la civilisation.
Pendant que les femmes de 1914 apprennent à vivre sans les hommes et dans la peur, Franck découvre, à son grand regret, la vie sans Wifi, sans téléphone portable. Lise exulte de ce retour aux sources et ne doute pas de l'adaptabilité de son mari.
Chacune de ces époques répond à des enjeux, des problématiques socio-économiques et a son propre rapport au reste du monde.
Cependant, la relation à la terre et aux animaux reste la même. Les deux entités sont asservies par l'être humain qui est dans la peur permanente de perdre le contrôle. Quand cela survient, c'est la catastrophe.
Serge Joncour nous ramène à notre condition bestiale, rappelle la sauvagerie qui est en nous et combien il est important de chercher à apprivoiser plutôt qu'à dompter.
Ce roman est un bijou littéraire, multipliant les situations métaphoriques (et celle du dompteur est magnifiquement originale). Les personnages sont dépeints avec délicatesse mais sans concession même si l'auteur fait preuve d'une infinie tendresse pour les êtres imparfaits que nous sommes.
Les thèmes qui sont chers à Serge Joncour, la nature et la relation amoureuse, font ici l'objet d'un déploiement vertigineux, prônant l'harmonie et le respect.
L'angle du roman transcende les époques et lui donne un écho intemporel dans son approche des rapports de l'homme à la nature.
Le rythme palpite comme le coeur dans une poursuite, chaque époque a un suspens féroce qui m'a emportée jusqu'au bout de la nuit.
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