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Critique de Renod


Renod
16 septembre 2016
Il était une fois une princesse qui passait ses journées à dessiner de jolies robes. Elle habitait avec sa famille dans un vaste appartement situé dans un quartier privilégié de Paris. Cette existence bourgeoise, débordée et sans heurts n'était pas sans frayeurs. Chaque soir, quand elle regagnait son palais en pierre de taille, la jolie princesse était effrayée par de vilains oiseaux noirs, deux affreuses corneilles aux croassements stridents. Dans la cour de l'immeuble, il y avait un arbre immense où les bêtes avaient fait leur nid. Derrière cet arbre, face au palais, se trouvaient des logements populaires où nichaient de petites gens. Oh, ils seraient chassés un jour, par la mort ou une hausse continue des loyers, mais en attendant, il fallait supporter de les croiser dans la cour avec leurs cabas et leurs jambes gonflées. Parmi eux, un homme se distinguait par sa taille et par sa carrure ; l'individu dégageait une impression de puissance. Quand elle le croisait devant les boîtes à lettres, la princesse faisait sa Parisienne : froide, distante et hautaine. Mais un jour, la brute lui a offert un étonnant trophée : des plumes du couple de corneilles dont il s'est débarrassé la veille. Hier, il était un importun ; aujourd'hui, elle le voit comme un précieux allié, il l'écoute, il l'aide et la soutient. Et heureusement, car les corneilles n'étaient qu'un terrible présage des événements qui attendaient la princesse. Mais attention, les corps les plus robustes cachent parfois une fragilité indétectable.

« Repose toi sur moi » est une jolie histoire pleine de justesse. A une époque où il ne faut jamais baisser la garde ou dévoiler ses faiblesses, ce roman rappelle l'importance d'une écoute et d'un appui pour affronter les épreuves de la vie. S'il faut savoir donner, il faut aussi apprendre à recevoir. Serge Joncour pose un regard plein de tendresse et d'humanité sur les petites gens, ceux que Ludovic visite pour le recouvrement de dettes et ses voisines de l'escalier C. Il s'arrête aussi sur un monde agricole en souffrance et sur une ville gangrenée par les disparités sociales et l'indifférence. C'est un roman sentimental et social qui ne glisse jamais dans la facilité. A la fin du livre, le lecteur se surprend à fredonner l'air de « juste quelqu'un de bien » (IRIS29, tu peux rajouter le titre dans ta playlist).
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