Elle trempa son mouchoir dans le bassin et lui tapota délicatement les tempes.
Comme la Bête ne bougeait pas, elle recueillit de l'eau au creux de ses mains et lui aspergea le visage. Alors, Bête ouvrit les yeux.
- Vous n'avez pas tenu votre promesse, murmura-t-elle faiblement.
J'en ai eu tant de peine que je n'ai rien pu avaler.
Maintenant, je peux mourir en paix puisque je vous ai revue.
- Oh ! non, ne mourez pas ! s'écria Belle en le serrant dans ses bras. J'ai eu si peur pour vous. Je vous aime tant !
Mon cher et doux ami, je suis prête à vous épouser.
- Merci, répliqua-t-elle un peu moins effrayée, vous êtes très gentil.
- Je suis peut-être gentil, dit la bête de sa voix rauque, mais je suis quand même un monstre.
- C'est qu'il y a montres et monstres, réfléchit Belle à voix haute. Certains monstres paraissent redoutables, mais au fond d'eux-mêmes, ils sont tout à fait charmants. Et d'autres monstres ont l'air très aimables, alors qu'en réalité ils sont parfaitement terrifiants.
Le lendemain matin, belle fit ses adieux à son père,
qui s'éloigna sur son cheval en pleurant. Elle aussi sanglotait.
Assise dans un coin, elle attendait que la Bête vienne la dévorer.
Cependant, elle ne vint pas.
Elles dressèrent toute une liste de cadeaux à leur rapporter:
manteaux de fourrure, diamants et une multitude de nouvelles robes.
- Et toi, Belle, que désires-tu ? s'enquit le père en enfourchant son cheval.
Mais Belle s'inquiétait pour le pauvre animal : jamais il n'aurait la force de tout transporter.
- Apportez-moi une rose, Père, répondit-elle, tout en lui faisant de grands signes d'adieu.
Il était une fois un riche marchand qui avait trois filles.
La plus jeune était si jolie que tout le monde l'appelait Belle,
et cela rendait ses sœurs horriblement jalouses.
Passant sous une tonnelle fleurie, il se souvint de la demande de Belle, tendit le bras et cueillit une rose.
A cet instant, un grondement épouvantable éclata.
Un monstre abominable lui barrait le chemin. Il était d'une laideur effrayante !
- Ingrat ! rugit-il, après tout ce que je t'ai offert, tu ne trouves rien de mieux que de me voler mes roses ! Tu vas mourir pour ce forfait !