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Critique de saigneurdeguerre


USA. 1937.

John Clark , 22 ans, est photographe. Dans le pays, c'est encore la misère pour beaucoup de monde. La crise de 1929 à Wall Street a entraîné des chutes d'entreprises en cascade. La misère touche bien des gens. Elle est clairement visible dans les villes.
Et dans les campagnes ? La situation n'est guère brillante. Pourtant, il existe un endroit qui est carrément l'enfer sur Terre : le Dust Bowl… Vous ne connaissez pas ? Les Américains non plus ! Cette région est balayée par des vents très puissants qui soulèvent un sable qui s'immisce partout à cause d'une sécheresse qui dure depuis des années. Pas une goutte d'eau ! Pas une ! Ceux qui habitent cette région n'ont qu'une solution : migrer vers la Californie… s'ils en ont les moyens. Autrement, il ne leur reste plus qu'à mourir de faim, de soif ou les poumons envahis par cette saleté de poussière qui vous asphyxie.
C'est pour attirer l'attention des masses qu'un organisme gouvernemental, la Farm Security Administration, a été créé. Quel moyen employer pour faire connaître au pays l'état dramatique dans lequel se trouvent les fermiers du Dust Bowl, région à cheval sur l'Oklahoma, le Texas et le Kansas ? La photographie ! Une mission cruciale attend John Clark

Critique :

Un des livres les plus poignants de ces dernières années vous tend les bras ! N'hésitez pas à vous procurer « Jours de Sable », un roman graphique magnifiquement mis en images et en couleurs, servi par un texte sensible qui ne dit que l'essentiel pour ne pas distraire le lecteur. Aimée de Jongh réalise là un travail d'historienne mettant à la portée de tous la compréhension d'un phénomène climatique qui va transformer, par la faute des hommes, un petit paradis vert en un désert où le soleil chauffe l'air qui entraîne ses tourbillons de poussière au point que les gens se voient plongés dans la nuit en plein jour. (Voilà qui devrait nous servir d'avertissement au moment où, sur tous les continents, nous désertifions à qui mieux-mieux !)

L'auteure se livre à un découpage quasi cinématographique de son ouvrage en variant les plans. Certaines doubles pages donnent envie de les agrandir et de les placer bien en vue pour rendre hommage à la subtilité précise de son travail.
Aimée de Jongh a, certes, inventé une histoire, un personnage aussi, mais celle-ci est basée sur des faits historiques indéniables illustrés dans l'album par des photos d'époque.
La subtilité du récit fait que l'auteure garde comme fil conducteur ce jeune photographe de vingt-deux ans qui avait besoin d'un gagne-pain et qui se voyant confier cette mission y trouve une planche de salut. Ce qu'il va découvrir va le métamorphoser en profondeur au contact de ces personnes qui fuient devant son objectif qui fait même pleurer les enfants. Autant à Washington et New York les gens sont familiarisés avec les appareils photographiques, autant dans ce désert, un inconnu avec une étrange boîte fait peur et dérange. John Clark, qui n'est pas idiot, va changer son approche, parfois en trichant, en manipulant, y compris auprès de personnes dénuées de tout, même d'un simple litre d'eau, jusqu'à ce qu'il se rende compte du côté atroce de son comportement et change radicalement.

Amie lectrice, ami lecteur, ce serait bien le Diable si vous aussi vous ne vous laissez pas prendre à la gorge par ce récit, par ces personnages merveilleux qui gardent leur dignité face à des conditions de vie épouvantables.

Voilà un livre qui mérite de figurer dans toutes les bonnes bibliothèques ! Un pur Chef-d'oeuvre ! Il n'attend plus que vous…

A voir :
https://www.youtube.com/watch?v=Z4_mnXPZPRk
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