AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lebelier


Alain Colmont, scénariste à la télévision a une vie plutôt compliquée alors qu'il la voudrait paisible. Sa fille se trouve en Bretagne dans une clinique privée et chère pour se soigner psychologiquement suite à un accident de scooter qui l'a défigurée. de plus, Alain a perdu sa femme dans un accident d'automobile et, bien que n'étant en rien responsable, il se sent toujours coupable.

le roman se déroule pendant l'été 2003, le fameux été caniculaire qui décima la tranche âgée de la population. Or, comme si cela ne suffisait pas, voilà qu'apparaît un vieillard au bout du rouleau, avec un Alzheimer prononcé et qui s'avère être son père. L'hôpital qui le gardait a fait les recherches nécessaires pour réclamer le dû d'une pension de plus de trois ans. Alain, par ailleurs doit engager des frais dans la chirurgie plastique pour sa fille qu'il aime par-dessus tout et n'a pas du tout l'intention de banquer pour ce père qui l'a abandonné quand il avait dix ans, alors qu'il en a à présent cinquante.

A partir de là, le dilemme du héros est tracé. Sa route vient se mêler à celle de son voisin, Jacquot, qui rêve de monter sa petite entreprise et qui veut bien aider son copain à se débarrasser du vieux. Mais c'est sans compter sur la présence inopinée d'un témoin muet de leurs conversations, récemment sdf et n'ayant qu'une envie, se remettre à flot. Alain a bien sûr un compte en banque plutôt bien garni mais qu'il ne compte (sans jeu de mots) pas voir fondre comme neige au soleil.

Les routes de personnages apparemment sans rapport vont se croiser. Après une brève présentation des protagonistes, comme dans une pièce, le narrateur adopte le point de vue de chacun d'entre eux. Cela lui permet d'écorner quelques travers de notre société : les SDF, les scénarii insipides des séries TV, le manque de personnel et les restrictions budgétaires des hôpitaux avec les conséquences que l'on sait.

Thierry Jonquet écrit d'abord un roman social assez convenu, avant de s'engager dans l'aspect policier, voire juridique ; Alain doit-il subvenir à l'entretient de ce père moribond ? Oui si l'on en croit l'article 205 du code civil. Jonquet s'intéresse aussi d'une façon assez originale au sentiment de culpabilité qui anime ses personnages, plus victimes de leur destin – comme dans tout bon roman noir – que réellement coupables. Ils se débattent plus avec l'idée du meurtre et de la mort qu'ils n'ont de raison de le faire. En tout cas, l'auteur fait en sorte que les morts de cette histoire «arrangent» tout le monde. C'est peut-être là qu'il faut trouver l'originalité de ce roman noir.
Commenter  J’apprécie          11



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}