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Critique de Fleitour


Les heures silencieuses, cet opuscule de Gaëlle Josse, est pareil à un petit bijou, du quotidien, discret, lumineux, que l'on porte pour se souvenir de délicieux moments, avec ce petit serrement au cœur, pour nos peines, petites ou fulgurantes, que la beauté des pierres précieuses n'arrive pas à dissimuler.


Les heures silencieuses, pourrait être le titre du tableau que le maître de maison, Pieter van Beyveren a commandé à Emmanuel de Witte. C'est Magdalena qui remplit le tableau, le justifie, depuis son mariage avec Pieter. Il manque, un espace de tendresse, ou un espace d'humanité, une pièce où les personnages, seraient face à face.
Ici le maître de maison est absent, Magdalena est bien seule, la femme de ménage Sarah baisse la tête, dans une pièce très éloignée.


Il y a, comme une ombre autour de Magdalena, l'épinette s'est arrêtée de jouer, et le silence meuble alors ces pièces sombres, ou aucun enfant n'est venu s'amuser. Qu'il est loin le temps où Magdalena avait du plaisir à travailler avec son père, à l'aider par sa clairvoyance, à dénouer la complexité des débarquements, et leur conformité avec les déclarations faites aux douanes.


Ce beau mariage, ces jolis meubles que l'on protège dans la pénombre," à ces heures où un soleil pâle vient tiédir le sol, p 50" ces lustres de cette austère demeure soulignent la réussite du couple, le tableau commandé affirme la notoriété de ses propriétaires, leur rang social.
Le bonheur, la félicité, la bienveillance n'ont pas été suggérés à Emmanuel de Witte. L'intérieur est l'affaire des femmes, cet intérieur comme toute industrie doit être capable de produire, et d'enfanter de jeunes et beaux garçons.


Les drames c'est au journal intime que Magdalena les confie. Et que lit-on dans ce journal ? La vie d'une femme qui est simplement la servante d'un maître qui décide de ce qui est bien, de ce qui est juste, de ce qui est important dans son rôle de mère. C'est un espace où la liberté a oublié de s'inviter, où, "Le cours de nos vies est semé de pierres qui nous font trébucher, et de certitudes qui s'amenuisent.p 89"


Comme un décor espéré mais si difficile à construire, le journal intime, dévoile la vie cachée, la vie inavouable de Magdalena, avec ses drames, ses émotions et ses désirs les plus secrets.


Émouvant, subtil, une réflexion très actuelle sur la materné, et les aspirations les plus inassouvies des femmes, à la recherche de leur liberté.

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