Le garçon de joie

L'auteur du très controversé roman 'Les Mauvais Anges', interdit lors de sa publication, revient sur la scène de la littérature érotique avec son sujet de prédilection : l'homosexualité tourmentée des jeunes garçons. 'Le Garçon de joie', c'est l'histoire d'un jeune homme sans coeur, qui tombe amoureux. Eric Jourdan nous entraîne dans les méandres morbides et agités de la psychologie d'une jeunesse dorée et plus particulièrement celle de Didier, le garçon de joie au joli minois et aux fesses callipyges... le roman suit l'initiation de Didier à la vie cruelle, à l'amour intouchable à travers les étapes cruciales de la souffrance, de l'humiliation et du crime.
Douloureux apprentissage qui n'est aisé ni pour les personnages ni pour l'auteur qui s'embourbe dans ses propres mots. D'aucuns diront que les maladresses d'écriture s'apparentent aux maladresses de l'amour... Et pourtant les phrases s'étirent, le style prend de grands airs et les descriptions s'installent confortablement sur plusieurs pages. Certes les scènes de sexe sont d'une tension rare mais trop longues. Et c'est là tout le problème de ce roman : on s'attache aux personnages, on se prend au jeu de l'intrigue policière, on veut tous sauver Didier, mais on se lasse rapidement de cette narration aussi compliquée que les comportements des personnages.
Eric Jourdan explore toutes les facettes de la jouissance, aussi belle et douloureuse soit-elle, jusqu'à son paroxysme lors des scènes échangistes finales. Passion charnelle, dévorante et tragique entre deux jeunes hommes, ce roman aux héros rimbaldiens déroule un destin implacable. Puissant par la violence des sentiments qu'il décrit, 'Le garçon de joie' n'est cependant qu'une pâle copie des 'Liaisons dangereuses'. Seule la fin est bouleversante par sa justesse poétique et sa délicatesse poignante. Quelques bons moments mais rien de plus…
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