Le dépourvu
Extrait 15
Il n’y a rien,
il n’y aura jamais rien
à dire
de ce qui seul
nous fait parler.
//Roger Munier (21/12/1923 – 10/08/2010)
Le dépourvu
Extrait 14
Il cherchait le mot,
le dernier mot.
Celui qui mettrait fin
au dire harassant,
à l’inutile parole.
Ce ne pouvait être
qu’un seul mot.
//Roger Munier (21/12/1923 – 10/08/2010)
Le dépourvu
Extrait 13
tendre est le rien
qui foudroie,
qui hors sa nuit
ne peut que foudroyer.
Tendre est sa nuit.
//Roger Munier (21/12/1923 – 10/08/2010)
Le dépourvu
Extrait 12
Reste à voir
dans ce qui est
ce qui n’est pas.
Dans la rose,
la rose sans-la-rose.
Rose.
La…
//Roger Munier (21/12/1923 – 10/08/2010)
Le dépourvu
Extrait 11
Le rien n’est pas le terrible.
Le terrible est le combat
au jour vibrant de l’apparence
– cette agonie.
//Roger Munier (21/12/1923 – 10/08/2010)
Le dépourvu
Extrait 10
Non, le jour n’élude pas la nuit,
mais bien la nuit, le jour.
Ce qui est là n’est là
que pour être effacé.
//Roger Munier (21/12/1923 – 10/08/2010)
Le dépourvu
Extrait 9
Arbre ne dit pas l’arbre.
Arbre ne dit que soi.
Ce que dit le mot arbre
en ne disant que soi,
Mais nul ne peut l’entendre.
//Roger Munier (21/12/1923 – 10/08/2010)
Le dépourvu
Extrait 8
Toute chose
sur soi se referme,
sur son centre et sa nuit.
Tout ce qui s’ouvre
est blessure.
//Roger Munier (21/12/1923 – 10/08/2010)
Le dépourvu
Extrait 7
Quelque chose vient,
qui seulement vient,
n’est que venue,
jamais n’est là,
par notre oubli.
Le temps est cette venue,
infatigable,
continuelle comme venue,
de Ce qui vient.
//Roger Munier (21/12/1923 – 10/08/2010)
Le dépourvu
Extrait 6
Le chant peut-être
du Rien.
Préfère l’aube
qui dans sa lueur encore
retient la nuit.
//Roger Munier (21/12/1923 – 10/08/2010)