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Critique de chartel


Je ne peux cacher ma perplexité à la lecture des premières pages de l'un des plus grands romans du XXe siècle. Car tout est fait pour déstabiliser le lecteur trop passif. L'écriture de Joyce nous pousse à l'action, chaque lecteur, en effet, peut jouer sur les multiples possibilités de sens de l'histoire. L'incertitude se construit sur la polysémie des mots choisis et la volonté de ne pas clore les différents épisodes du roman. Comme si nous ne gardions du parcours "Ulysse" que la lancée, la vitesse, plutôt que le trajet en lui-même.
Si ce roman a tant marqué l'histoire de la littérature, c'est qu'il est une sorte de grand exercice de style de tout ce que la littérature occidentale avait produit de plus remarquable depuis ses origines homériennes. Les grandes épopées antiques sont bien évidemment présentes, accompagnées des récits bibliques, des romans médiévaux de chevalerie, des essais théologiques puis scientifiques, des récits du grand Rabelais, des pensées nietzschéennes, de l'ironie gogolienne et enfin des splendeurs flaubertiennes. Mais Joyce n'est pas qu'un styliste, il est aussi un grand compositeur. Car cette volonté de déconstruction (syntaxique et lexicale) se double d'une reconstruction. Chaque partie, assez dissemblables les unes des autres, donne corps à un édifice magistral et inoubliable.
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