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Critique de Nastasia-B


S'il est certain que ce livre a un caractère unique et très novateur pour son temps, il est néanmoins difficile de prétexter qu'Ulysse est un livre agréable à lire.
Comment vous dire ? C'est une manière d'immense marché aux puces où l'on doit fouiner pour trouver son bonheur, et encore, pas garanti : des monologues ou l'on saute du coq à l'âne en permanence, aucune longueur épargnée, des jeux de mots ou de sonorités parfois indéchiffrables, des liens quasi infaisables.
Bref, c'est éprouvant et sur un livre comme le Bruit Et La Fureur de Faulkner, on peut encore tenir le coup et l'on est — globalement — payé de retour, par contre quand le pavé dure plus de 1150 pages, il faut avoir l'estomac solide et une sérieuse envie d'aller au bout pour ne pas décrocher.
Il y a pourtant des tonnes de trouvailles dans toute cette mélasse où nous englue Joyce (manifestement avec plaisir), et l'on devine l'influence sur des auteurs majeurs comme Céline ou Kerouac, mais qui eux ont su rendre leur oeuvre un tant soit peu digeste.
Bien sûr, c'est plus vendeur, mieux vu et mieux en phase avec l'intelligentsia bobo prout-prout de dire que face à un tel OVNI, on est pantois d'admiration, que ces plus de 1000 pages ont été un bonheur, qu'on en aurait voulu 3000, 5000, que sais-je, 10000 tellement c'est bien écrit, tellement c'est jouissif, tellement c'est hors tout et, sincèrement, j'aimerais le dire, mais c'est un pur mensonge.
Combien de fois me suis-je accrochée, combien de fois ai-je voulu tout abandonner, tout plaquer de cette lecture parfois imbuvable, indigeste et sans queue ni tête ?
Pourtant, je ne peux pas non plus dire que tout a été négatif dans mon ressenti de l'ouvrage. Des chapitres comme "Nausicaa", "Eumée", "Eole" ou même "Hadès" m'ont bien plu, mais il y eut aussi (et malheureusement surtout) les bouillies inqualifiables comme "Les Sirènes", "les Lestrygons", "les Lotophages", "Charybde et Scylla", "Circé" etc. dont la lecture n'est à souhaiter à personne, sauf si c'est un véritable ennemi.
Si je puis juste me permettre un conseil aux personnes désireuses de le lire malgré tout (et je conçois parfaitement que le piment de la curiosité vous y amène), ne prenez pas ce livre trop au sérieux (comme Joyce lui-même semblait le faire), amusez-vous des exercices de styles (Joyce explore un nouveau style à chaque chapitre), oubliez la glose multilingue incompréhensible, bref, prenez ce qu'il y a à prendre et ne vous encombrez surtout pas du reste.
À noter que la nouvelle traduction est vraiment excellente et l'on imagine bien les arrachages de cheveux que cela a dû être pour traduire des bredouillis de mots comme Joyce en emploie souvent. Mais tout ceci, vous le savez, n'est que mon misérable avis qui, lui, n'a rien d'homérique, c'est-à-dire, pas grand chose.
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