"Ils voudront certainement l'influencer, d'une façon ou d'une autre. Leur silence lui laisse le temps de se retrouver, de renouer avec ses désirs profonds. C'est la condition pour un choix libre."
Tu es faite pour la vie, Émeline. Ne te contente pas de survivre, de te débattre avec des gens médiocres. Vis, contemple, respire à pleins poumons. Bats-toi pour ceux qui en valent la peine.
Jadis, Fatou a su trouver la vie belle. Pourquoi n’y arriverait-elle pas, aujourd’hui ?
Puisqu’elle vit, puisqu’elle est libre, ne pourrait-elle pas se laisser séduire par une prairie, un chant d’oiseau, un ciel d’azur ?
Contempler, c’est déjà renaître.
Et renaître, c’est espérer.
Espérer qu’en d’autres terres, Sohan, Yamin, Zakia contemplent le même ciel, les mêmes étoiles. Qu’un jour, ils seront réunis tous les quatre pour les admirer ensemble.
L'épreuve reste une épreuve, mais elle peut être une véritable opportunité.
"Entre amoureux, on se parle, on s'explique. Entre ennemis, on s'écharpe. Il n'y a qu'aux objets qu'on dédaigne de parler : il n' a qu'aux esclaves qu'on offre l'humiliation du silence."
Personne n’entend pleurer les cigognes quand, ayant déposé leur précieux bébé au seuil d’une porte, elles traversent la nuit avec leurs ailes lourdes.
Elles ont rêvé de ciel et de soleil, d’envol, de paradis…
Voilà l’enfer.
Une nuit éternelle. Des ailes de plomb. Un oiseau échoué sur terre. Et si personne ne les entend pleurer, elles croient entendre, elles, les pleurs d’un nourrisson dans toute leur longue nuit.