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Critique de bdelhausse


Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un aussi bon tome des aventures de Lucky Luke, avec autant de plaisir, conçu par d'autres auteurs que le tandem mythique Morris/Goscinny. C'est du moins ce que je me disais dans les premières planches. Puis j'ai commencé à déchanter un peu.

Y'a un truc, comme disait Gérard Majax. Bien sûr, y'a un truc. Un peu comme pour le Gaston de Delaf... Achdé maîtrise tous les codes du dessin. Est-ce une appropriation ou de l'imitation, finalement on ne sait trop, et peu importe. Jul au scénario fait pareil. Il maîtrise bien son sujet également. Les réflexions de Rantanplan. Les discussion de Jolly Jumper. Les Dalton. L'attitude de Lucky Luke. Tout cela est fidèlement reproduit. On sent les auteurs désireux de ne pas commettre d'impair. Alors on reste sagement dans l'évocation de ce que ce lonesome poor cowboy a pu être. On évite la sortie de piste. Moralité: on ne va ni très vite, ni très loin, et sans audace.

L'idée: un adepte du bien-être animal (Ovide Byrde) s'établit à Cattle Gulch et entend bien rameuter tout le monde à sa cause. Même au prix de mercenaires (à l'insu de son plein gré). Heureusement que Lucky Luke veille au grain et qu'il n'a pas encore troqué le steak contre une tranche de céleri rave comme il l'a fait pour sa clope.

Il y a bien quelques traits personnels du Jul et Achdé dans les évocations vegan et dans le déroulement. Et paradoxalement, ces saillies m'ont parfois gêné, comme quand Lucky Luke tire à longue distance sur le bandit qui s'enfuit... Lucky Luke... tire dans le dos? Je ne me souviens pas qu'il l'ait déjà fait. Goscinny aurait peut-être pu imaginer ce genre de trame globale. Mais il aurait sans doute évité qu'elle soit trop empreinte de modernité. Il y a souvent quelque chose d'intemporel dans les récits de Goscinny. Ici, c'est tout le contraire, et cela m'a gêné.

On ne doit pas bouder son demi-plaisir non plus. L'histoire se tient, elle se lit sans trop de peine. On est loin des catastrophes intégrales qui ont parfois été publiées. Mais y a-t-il une âme? On hésite quand même.
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