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Critique de NMTB


NMTB
19 décembre 2014
Je ne connaissais pas du tout Charles Juliet, et j'entame donc son journal par ce sixième tome qui se déroule du premier janvier 1993 à la fin de l'année 1996. Période où il entra dans la soixantaine et où il écrivit notamment son célèbre « Lambeaux ». L'automne de sa vie. Une saison douce. C'est l'impression que donne ce journal en tout cas. Un journal qui n'est pas seulement intime bien que la vie intérieure y est prépondérante, mais aussi tourné vers l'extérieur. Une grande attention est portée vers les autres, sur leur expérience et ce qu'elle peut apporter de positif pour soi.
De ses rencontres Charles Juliet cherche à en retirer tous les aspects enrichissants. Curieux d'autrui, de connaître le passé, l'histoire, les fêlures, il se montre toujours bienveillant. Et il a une admiration marquée pour les voyageurs, les baroudeurs. D'autre part, il s'intéresse à énormément de sujets qui peuvent donner accès à une vie intérieure. Quelques jolis passages sont également consacrés à l'écriture et à la lecture, à l'importance qu'ont eue les livres dans sa vie.
La paix est le sentiment qui nous envahie en lisant ce journal. Et le maître-mot en est simplicité. Charles Juliet écrit à propos d'un mystique soufi (il a l'air particulièrement féru de pensée orientale) : « Sa pensée était limpide et il s'exprimait dans une langue simple et dépouillée. » Ces mots pourraient aussi bien s'appliquer à lui-même. Il se décrit comme quelqu'un de candide et d'humble, et il en faut sans doute, de la candeur, surtout à notre cynique époque, pour se déclarer tel avec tant de simplicité. Accepter cette désarmante candeur (qui frise immanquablement la naïveté, il faut bien l'avouer, mais qui n'empêche pas la profondeur), profiter de son expérience, comme lui pose un regard bienveillant sur les autres, c'est lire de la bonne manière ce journal, je crois, car au bout du compte on se surprend à méditer sur ses paroles comme on le ferait en lisant des aphorismes taoïstes.
Cette partie du journal m'a donné très envie de lire les premiers tomes et de découvrir les vingt longues années qu'il évoque souvent comme une période sombre par rapport à la saison automnale de sa vie. Je sens bien qu'il me manque beaucoup, c'est-à-dire le parcours, pour bien comprendre cet aboutissement.
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