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Critique de DianaAuzou


Des souvenirs, des coups au visage ou sous la ceinture et quelques grosses larmes, très chaudes, et une narration à la première personne, un temps présent qui s'étire, pèse, creuse, secoue, et par moments s'attendrit et caresse, en attendant que l'orage passe.
Charles Juliet, orphelin, est enfant de troupe à l'âge où l'adolescence pointe à peine son nez, et découvre les choses de la vie avec un sens nouveau, celui qui l'emmène là où les questions se font nombreuses et indiscrètes frisant le danger d'une compréhension nouvelle, celle du passage si fragile vers l'homme adulte.
La vie à la caserne est loin d'être facile, les épreuves arrivent sans prendre rendez-vous, et l'injustice apporte la peine et les larmes mais nourrit aussi, aident à donner des coups en retour, ceux qui soulagent.
Des questions sans réponse l'assaillent et le tourmentent, les sentiments s'embrouillent entre la reconnaissance pour l'amitié dont son chef de section lui fait preuve et les remords dans son amour coupable pour sa femme, le corps s'éveille, le doute et la peur se font tenaces, les moments de silence deviennent lourds, l'enfermement en soi est pesant.
Il y a aussi ce prof d'instruction civique, ancien résistant, qui lui parle d'homme à homme, lui donne de précieux conseils pour vivre avec soi-même et avec les autres, car survivre dans la vie n'est pas chose facile. Et le chaos s'installe. Comment trouver l'ordre quand est si fort le besoin d'un réconfort, d'un soutien, d'un tuteur ? Comment trouver le ciment pour soutenir ses jambes vacillantes, et la tendresse pour son coeur vaillant autant qu'hésitant ? Avec la fureur de vivre.
Les phrases sont courtes, les questions brutes et nombreuses en attente de réponses qui tardent à venir. L'enfant galopant vers l'adolescence se trouve à bout de souffle sans possibilité de s'arrêter, pas de répit, pas de trêve, la pâte se pétrit en marche, et si ça fait mal, tant pis.
L'apprentissage est dur, à la mesure de la fragilité de l'enfant et de son obstination à tenir et à poursuivre la route. Déchiré pour mieux se recoller, dire adieu à l'enfance et devenir un homme.
L'écriture de Charles Juliet est un éveil à la vie de chaque instant, une ouverture à soi-même et au monde, une "aventure intérieure" qui l'accompagne sur le chemin de sa vie.
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