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Critique de migdal


Naitre un 11 novembre (1885) est de bonne augure pour un soldat et George Patton eut ce privilège.

Héritier d'une lignée sudiste patricienne et militaire, son ADN est incontestablement raciste, antisémite et anticommuniste. Formé à West Point, où il dut son admission au piston d'un politicien, il participe aux Jeux Olympiques de 1912 puis se rend à l'Ecole de Cavalerie de Saumur.

En 1915 et 1916, il se distingue lors de troubles sur la frontière mexicaine et réussit en 1917 à faire partie des premiers soldats américains envoyés en France où il est chargé de créer l'école de blindés US. A l'été 1918 il commande les chars qui triomphent à la bataille de Saint-MIhiel puis est blessé le 26 septembre durant l'offensive Meuse-Argonne.

La période de l'entre deux guerres démoralise Patton qui était psychologiquement fragile et doté d'un organe vocal peu viril qu'il essaya de compenser durant toute sa carrière par un langage de charretier qui faisait le bonheur de la presse populaire et contribua à sa renommée.

La seconde guerre mondiale le fit entrer dans l'histoire : campagne de Tunisie, débarquement en Sicile où ses troupes commirent des « bavures », percée en Normandie, libération de la Lorraine, bataille des Ardennes, traversée du Rhin, avant Montgomery, en ayant soin de mobiliser les journalistes pour le voir uriner dans le Rhin, puis entrée en Bavière et mort accidentelle en décembre 1945.

Doué d'un sens inné du commandement, doté d'un caractère aussi exigeant (impitoyable) pour lui que pour ses subordonnés, ce meneur d'homme exceptionnel fut un pionnier de la guerre mécanisée et l'un des artisans de la défaite allemande. Nul en logistique, il fut le complément parfait, car totalement inverse, d'Eisenhower.

Obnubilé par son image et sa place dans les mémoires, Patton mourut accidentellement au sommet de sa gloire et sa fin transforma le héros en mythe américain.

La biographie de Yannis Kadari est un chef d'oeuvre tant sur le fond que sur la forme. Complète, elle alterne les fait d'armes glorieux et les zones d'ombre d'un soldat souvent insubordonné (mais génial et chanceux) et parfois incontrôlable (notamment à l'été 1945). Belle, elle est étayée par une iconographie remarquable et des notes judicieusement placées dans les marges.
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