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Citations sur Patton (10)

On ne gagne pas une guerre en mourant pour sa patrie ; on gagne une guerre en faisant ce qu'il faut pour que ce soit le fils de pute d'en face qui meure pour sa patrie !
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(18/12/1944 : Bastogne)

Il est vrai que la situation est alarmante : les Alliés n’ont pas de réserves à jeter rapidement dans la bataille et les villes ardennaises tombent les unes après les autres. « Monty » faisant savoir qu'il n’est pas en mesure de réagir avant huit jours, il reste Patton, qui est heureusement arrivé à Verdun avec un plan qu'il résume ainsi : « Les Boches ont fourré leur tête dans un hachoir à barbaque, et c'est moi qui vais tourner la manivelle ! »

Eisenhower le questionne : « George, quand seras-tu en mesure d’attaquer ? » Ayant laissé des instructions à son état-major, le général répond sans hésiter : « À l'aube du 21, et avec trois divisions ! »

Patton, qui est au sommet de son art, notera dans ses carnets : « Lorsque j’ai annoncé que je pouvais attaquer dans les quarante-huit heures, une sorte d’agitation s'est brutalement propagée dans l’assemblée : certains étaient médusés mais ravis, d’autres sceptiques et ironiques. Ike m’a répondu qu'il craignait que trois divisions ne suffisent pas, mais je lui ai expliqué que je pouvais battre les Allemands, à condition que je ne perde pas l’effet de surprise. Ce qui risquait fort d'arriver si nous devions attendre plus longtemps pour regrouper nos forces. »
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Le 14 avril, Blood and Guts est promu général quatre étoiles. C'est l'aboutissement de toute une vie, la réalisation d'un rêve d'enfant, mais le cœur n’y est pas vraiment : outre le fait que la guerre touche à sa fin, Patton est écœuré par l’ignoble spectacle des camps. Au sujet de Buchenwald, il écrit : « Sincèrement, les mots me manquent pour
décrire l’horreur de ces lieux. J'ai convoqué la presse pour que les journalistes rapportent au monde entier la sauvagerie dont les Boches ont fait preuve. » Un jeune officier, Steven Kentridge, témoigne de l'impact de la bestialité nazie sur Patton : « II ne pouvait pas encaisser la vue de tout ça, au point d'en être malade à vomir. Je l’ai vu pleurer lorsqu'un survivant, si décharné qu’il ressemblait à un mort vivant, s’est mis au garde-à-vous devant lui et l’a salué. Le général lui a rendu son salut, mais il n’a pas osé lui serrer la main, de peur de la lui briser. »
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Reste Bastogne : dépassée par les avant-gardes allemandes, la ville est encerclée à l'aube du 22 décembre. Mais malgré plusieurs assauts vigoureux et un pilonnage en règle, les défenseurs tiennent leurs positions ; un plénipotentiaire, venu proposer à la garnison de capituler, reçoit pour unique réponse du général McAuliffe : « Nuts !»

Une réplique qui force l'admiration de Patton : « Un homme ayant une telle éloquence doit impérativement être sauvé ! »
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En revanche, les Canadiens du général Simonds sont durement accrochés par les Waffen-SS ; bloqués à 12 km au nord de Falaise, ils peinent à refermer une poche dont des milliers d'Allemands s'échappent déjà. Maladroitement, Patton demande à Bradley l’autorisation de pousser jusqu'à la ville : « Laisse-moi prendre Falaise, et je rejetterai les Anglais à la mer, ce sera un nouveau Dunkerque ! ». Mais Bradley refuse, de peur que par méprise les Alliés ne s'entretuent. Contrarié et persuadé que c'est en réalité « Monty » qui entrave sa progression, Patton confie à son journal : « Le XV Corps aurait pu aisément entrer dans Falaise et couper Faxe de retraite de l’ennemi. Cet ordre d'arrêt est une erreur majeure. Nous avions des reconnaissances près de la ville, et il m'a fallu les rappeler. »
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Pourtant, Patton est terriblement gêné par le mauvais temps. Le brouillard, le froid, le verglas, la pluie et la neige, qui tombe depuis quelques heures, transforment les forêts ardennaises en un véritable enfer : les véhicules dérapent, les chars se traînent, les hommes grelottent et le ravitaillement est bloqué. Découragé, Patton décide alors de s’adresser... à Dieu ! Il commande spécialement une prière à l'aumônier général de la 3rd Army, le colonel James O'Neill. La voici dans son intégralité :

« Seigneur, ici Patton qui vous parle. Les quatorze derniers jours ont été affreux : de la pluie, de la neige, encore de la pluie, encore de la neige... Je commence à me demander ce qui se passe dans votre QG. De quel côté êtes-vous, en définitive ? Depuis trois ans, vos aumôniers m’expliquent que nous menons une guerre sainte. Ils disent que c’est une croisade, à la seule différence que nous utilisons des chars au lieu de chevaux, et ils insistent pour que nous détruisions l’armée de cet athée d'Hitler. Jusqu'à présent, je les ai suivis, d'autant que vous nous avez aidés sans réserve. Ciel bleu et mer calme en Afrique ont facilité notre débarquement et l’élimination de Rommel. La campagne de Sicile a été relativement facile, et vous nous avez offert une météo idéale pour notre offensive blindée à travers la France, la plus grande victoire que vous m’ayez accordée. Vous m'avez souvent donné d’excellents conseils lorsque j'avais une décision difficile à prendre. Mais voici que vous semblez miser sur un autre cheval et que vous avantagez von Rundstedt. Mes troupes ne sont ni entraînées ni équipées pour mener une guerre d'hiver. Vous le savez, ce temps convient à des Esquimaux, pas à des Sudistes. En fait, Seigneur, je commence à croire que je vous ai offensé d'une manière ou d'une autre ; que vous avez perdu toute sympathie pour notre cause ; que vous êtes de connivence avec ce von Rundstedt et son pantin de chef [Hitler].

(...)
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Suite de la prière dictée par Patton :

« ...(Seigneur) Vous savez que notre situation est désespérée. Evidemment, je dis à mon état-major que tout va bien, mais la 101 Airborne Division est confrontée à de puissantes forces ennemies à Bastogne, et ces tempêtes continuelles nous empêchent de la ravitailler par air. J’ai envoyé Hugh Gaffey, le plus capable de mes généraux, avec la 4th Armored Division, vers ce nœud routier pour briser l'encerclement de la garnison, mais il se débat davantage avec les conditions atmosphériques que vous nous imposez qu’avec les Boches !

« Je n’aime pas me plaindre, mais mes soldats ont vraiment souffert le martyre depuis la Meuse jusqu'à Echternach. Aujourd’hui j’ai encore visité plusieurs hôpitaux remplis de soldats souffrant d’engelures, et nos blessés agonisent dans les champs, faute de pouvoir être évacués... Et ce n est pas le pire, car le manque de visibilité et les pluies continuelles clouent mon aviation au sol. Mon plan repose sur l’emploi des chasseurs-bombardiers : s'ils ne peuvent pas voler, dites-moi comment je dois faire ? Mes appareils de reconnaissance n’ont pas pris l'air depuis quatorze jours, et je n’ai pas la moindre idée de ce qui se passe derrière les lignes allemandes. Seigneur, je ne puis me battre contre une ombre ! Sans votre aide, comment puis-je lancer une contre-attaque efficace ? Tout cela vous paraîtra probablement bizarre, mais je perds patience lorsque j'entends vos prêtres me dire qu'un tel hiver est normal dans les Ardennes, et que je dois garder la foi."


(...)
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(Fin de la prière de Patton ... miracle de Bastogne)

« Au diable ces histoires de confiance et de patience ! Vous n'avez qu'à choisir votre camp. Vous devez m’aider, afin que je puisse liquider l'armée allemande au grand complet, et l’offrir en cadeau au Christ. Seigneur, je n’ai jamais été déraisonnable, je ne vous demande pas l'impossible, je ne demande même pas un miracle, je demande juste quatre jours de beau temps. Donnez-moi quatre belles journées, et mes avions pourront attaquer les Boches (en leur administrant une sévère correction) et guider mes artilleurs. Donnez-moi quatre jours ensoleillés pour que la boue sèche, pour que mes chars roulent et pour que munitions et rations puissent enfin parvenir jusqu'à mes troupes affamées. J’ai besoin de quatre jours pour expédier von Rundstedt et son armée d'infidèles au Walhalla. Le massacre inutile de tous ces jeunes Américains me rend malade. En échange de quatre jours de beau temps, je vous fournirai suffisamment de Boches pour occuper vos comptables pendant des mois. Ainsi soit-il ! Amen ! »

Le 23 décembre, Bastogne est de nouveau la cible de violents bombardements, mais Dieu semble avoir entendu la mise en demeure de Patton, car le soleil fait brusquement son apparition au-dessus des Ardennes. Et tandis que des C47 parachutent des tonnes de ravitaillement aux assiégés, les P47 se déchaînent contre l’ennemi, qui n’est plus qu’à quelques kilomètres de Dînant. « Géorgie », lui, s'impatiente : « Nous n’avançons pas assez vite ! Partout, l'ennemi est battu, mais nous nous trainons et nous n’avons pas encore pu atteindre Bastogne. Heureusement, ils ont été ravitaillés par air. » Pour activer le mouvement, Patton va d'unité en unité, actionnant sa corne de brume, arborant sa warface, encourageant ses soldats et sermonnant ses officiers.
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Le 21 décembre 1945, comme chaque jour, Béatrice fait la lecture à son mari. Vers 16 heures, il s'assoupit. En fin d'après-midi, sa respiration est relativement régulière, ce qui rassure « Bee », qui part se restaurer en compagnie du professeur Spurling. Peu après son départ, à 17 h 55, « l'enfant terrible » de l’Army perd son ultime bataille : George Smith Patton Jr., troisième du nom, l'homme qui rêvait « d'être tué par la dernière balle de la dernière bataille de la dernière guerre », meurt d’un œdème du poumon ayant entraîné une défaillance cardiaque.

(...)

Le 23 décembre, un service funèbre se tient en la Christuskirche d'Heidelberg ; des représentants des nations alliées sont présents, ainsi que les commandants de toutes les armées américaines statlonnées en Europe. Après une cérémonie militaire mobilisant plus de 5 000 hommes et ponctuée de coups de canon, le cercueil du général gagne le Luxembourg en train. En France, des détachements rendent les honneurs dans chaque gare traversée, tandis que retentit la sonnerie aux morts ; des milliers d’anonymes, civils et militaires, se rassemblent en pleine nuit le long du parcours pour rendre un ultime hommage à l'homme qui était venu deux fois au secours de leur pays.

Le 24 décembre 1945, conformément à ses dernières volontés, « Géorgie » est inhumé au cimetière militaire américain de Hamm, au Luxembourg : « Ce fichu pays, où il pleut tout le temps »... Il y repose toujours, aux côtés des soldats de sa 3rd Army tombés lors de la bataille des Ardennes.
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Dans la nuit du 22 mars, à la faveur de l'obscurité, les GIs traversent le Rhin, sans rencontrer d'opposition. Ils établissent deux têtes de pont : l'une à Oppenheim, l'autre à Nierstein, entre Worms et Mayence.

En pleine nuit, le général téléphone à Bradley, qui s'entend annoncer par un Patton plus exubérant que jamais :
⁃ « Brad, n’en parle à personne, mais Je suis de l'autre côté ! »

Abasourdi et à peine réveillé, Bradley bafouille :
⁃ « Tu veux dire que tu as franchi le Rhin ? »
⁃ C'est exactement ça ! J’ai réussi à faire passer une division entière de l'autre côté, et il y a si peu d’Allemands dans le coin qu’ils ne savent même pas que nous sommes là. Aussi, je te demande de ne rien dire pour le moment, le temps de voir venir. »

Mais du côté des Allemands, le secret est rapidement éventé et une trentaine d'avions s'en prend aux passerelles du génie, sans marquer le moindre coup au but. L’ennemi étant désormais informé, Patton rappelle son supérieur :
⁃ « Brad, pour l’amour de Dieu, dis au monde entier que nous avons traversé le fleuve.Je veux que le monde sache que la 3rd Army l’a fait avant "Monty" ! »

Le 24, Blood and Guts traverse le fleuve à son tour, en sacrifiant à l'un de ses rituels :
⁃ « J'ai pissé dans le Rhin, un moment que j’attendais depuis très longtemps ! »

Le soir, le général croule sous les télégrammes de félicitations ; seul Montgomery « omettra » de lui présenter ses compliments...
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