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Critique de Clelie22


Ce qui est bien, quand on n'attend pas grand' chose d'un livre, c'est qu'on peut parfois être agréablement surpris. Et parfois non.

Je n'attendais rien d'autre qu'une romance de Noël prévisible, parfaite lecture pas prise de tête pour la période des fêtes en glissant Les oubliés de Noël dans ma valise. Je peux ne pas être trop exigeante sur ce que je lis : 3e dan de littérature Young Adult, ancienne fan de Marc Lévy, j'ai même été jusqu'à lire quelques Nous Deux (Ah ! Les vacances chez Mamie...)... J'ai cependant réussi à être déçue et à ne prendre aucun plaisir à cette lecture.
Bien sûr, l'histoire est aussi prévisible qu'on peut s'y attendre ne serait-ce qu'en lisant le résumé. Les péripéties elles-mêmes, on les voit venir avec trois chapitres d'avance. Mais ce qui m'a le plus déplu, c'est le style lourd et laborieux. Il a toutes les caractéristiques du style maladroit de l'auteur débutant : les tics d'écriture, les expressions qui se répètent (combien de fois Elliott se pince l'arrête du nez ou se mord l'intérieur des joues !), les incises au présent qui m'écorchent les oreilles (repétè-je, démontrè-je...), les mauvais choix de mots... Manon Kaljar a un problème récurrent sur l'intensité ou la tonalité des mots : un souffle qui s'écrase sur le visage (une armoire normande ou un piano à queue, je ne dis pas, mais un souffle ?!), surnommer Cassiopée "la petite blonde" alors que cela donne un ton péjoratif et bien d'autres...

Même problème de dosage dans la description des réactions des personnages. Elliott, le narrateur, passe son temps à soupirer, lever les bras au ciel, serrer les poings, trembler de fureur... Moi qui ai l'empathiomètre un peu sensible, cette lecture m'épuisait ! le physique prend beaucoup de place dans l'écriture de Manon Kaljar, que ce soit dans la description des émotions d'Elliott ou lorsque les deux héros finissent enfin dans le même lit, la même douche et la même penderie... D'ailleurs, l'attirance même
d'Elliott pour Cassiopée m'a parue plus physique qu'autre chose. À mettre sur le compte de la (dé)formation médicale de l'auteur ? En tous cas, cette approche presque exclusivement physique ne m'a guère faite vibrer.

Un dernier mot sur les personnages : clichés, re-clichés et re-re-clichés, caricaturaux, improbables, sans épaisseur. le diplôme du personnage le plus raté est décerné à la mère de Cassiopée, improbable marâtre droguée à l'hyper-contrôle.

Enfin, ce roman est extrêmement long pour une romance aussi basique, même en y intégrant tout l'arrière-plan de l'aide aux SDF qui, pour être rarement traitée dans une romance, ne relève pas tant que cela l'originalité du roman. À mon avis, il compte 400 pages de trop.

Je regrette de devoir écrire une critique aussi négative sur le premier roman de cette auteure mais le style a été, pour moi, vraiment rhédibitoire. J'espère que Manon Kaljar ne s'offusquera pas, si elle me lit, mais que reprenant sa plume, la taillant et la retaillant, elle nous proposera un jour un roman qu'on aura autant de plaisir à lire qu'elle à l'écrire.
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