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Critique de Tachan


Nos c(h)oeurs évanescents continue de me séduire par son graphisme onirique et ses histoires d'adolescents en proie aux changements dus à leur âge, une époque charnière pas facile à passer.

A un tome de la fin, cependant, le propos de l'autrice a beau être clair, son histoire ne l'est pas forcément de bout en bout, elle. Il se dégage quelque chose d'assez brouillon dans les chapitres contant les moments suivant leur défaite au concours de chorale auquel ils ont participé. Un peu comme l'esprit en ébullition de nos collégiens qui cherchent encore leur marque, les chapitres peinent à trouver une ligne claire et nous perdent dans les circonvolutions des interrogations de chacun. C'est perturbant mais intéressant comme fusion entre la forme d'une histoire et ce qu'elle cherche à raconter.

Ainsi, j'ai beaucoup aimé voir les personnages se chercher, que ce soit Machiya qui se sent responsable de la défaite de sa chorale et cherche une nouvelle voie où le chant n'occuperait pas tout, car elle se sent dépassée après y avoir consacré tout son temps ; ou Aoi dont la voix est en train de muer et qui ne souhaite peut-être pas reproduire ce qu'il a vu son frère vivre à son époque ; ou celui-ci justement qui est une ode à la fluidité, prônant de vivre comme on l'entend car il a trop souffert des attentes des autres, c'est ainsi un très beau modèle pour Mito qui se cherche dans son genre justement. Yuhki Kamatani parvient ainsi à travers une simple histoire de chorale à toucher beaucoup de choses l'air de rien, des troubles émotionnels et physiques de l'adolescence, aux questionnements encore plus intime sur son genre et sa sexualité, en passant par l'éternelle question de ce qu'on voudrait faire plus tard. C'est excellent.

Les personnages qu'elle a su imaginer ont donc tous quelque chose de charmant en eux qui touchent profondément le lecteur par les interrogations internes mais également par les relations qu'ils ont établi entre eux. Ainsi, Aoi qui était un peu le feu follet solitaire du groupe, se retrouve bien mieux intégré et ça l'a aidé à grandir et à accepter de ne pas rester un éternel Peter Pan, mais il n'y a pas que lui. Ça fait plaisir de voir la cohésion de ce groupe, l'amitié qui les relie et même les sentiments que leur professeur a désormais développé pour eux, lui, qui se fichait comme d'une guigne de la chorale.

Après, contrairement à sa précédente série chez Akata : Eclat(s) d'âme, je ne peux m'empêcher de trouver celle-ci plus brouillonne et moins impactante. L'autrice en fait trop sur l'expression des drames adolescents. Cela manque donc de fraîcheur et de simplicité. Je sais donc que le titre me marquera moins profondément, mais je retiendrais une belle fable sur l'adolescence desservie par des dessins virevoltants magiques, qui ont vraiment été travaillés exprès pour cette oeuvre, comme le démontre le chapitre bonus que nous en avant en fin de tome, qui est une sorte de premier jet, et qui est bien plus plat de ce côté-là, car les dessins et leur découpage surtout sont on ne peut plus classique et bien loin de la virtuosité de la saga actuelle.

Nos c(h)oeurs évanescents avance donc tranquillement vers sa conclusion avec un héros qui s'est fait un beau groupe d'amis avec les complications que cela implique du fait d'entrer en relation avec d'autres, mais au moins il n'est plus l'éternel Peter Pan des débuts et c'est beau à voir combien la musique leur a apporté à tous !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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