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Critique de Paulinelpchn



 « Ne t'éloigne jamais de tes copines, il y a des fous partout ». C'est ce que ma mère m'a dit pendant des années. J'étais enfant, et honnêtement, la répétition de ce discours me saoulait plus qu'autre chose. Natascha Kampush n'a pas eu la même chance que moi. Elle, elle a croisé un fou qui l'a retenue chez lui, qui l'a humiliée, maltraitée moralement et physiquement pendant 8 ans et demi.

Dans « 3096 jours », Natasha Kampush commence par parler de son enfance. Puis arrive à ce jour où Wolfgang Priklopil la kidnappe. Elle raconte ensuite sa captivité… et termine avec ses premières heures de liberté. J'ai acheté ce livre parce que j'ai voulu savoir pourquoi cette affaire est considérée par beaucoup, comme un cas de syndrome de Stockholm. Je sors de cette lecture en ayant à la fois plus de connaissances sur cette histoire (c'est plus vaste, plus profond et plus personnel que ce que les médias ont pu dire) tout en ne sachant pas quoi penser du lien entre son histoire et le syndrome. D'un côté, on ne peut nier qu'elle a toujours fait preuve d'une force incroyable. C'est une véritable combattante que l'on ne peut qu'admirer.
Personnellement, je me suis demandé si j'aurais été capable de penser et agir comme elle pendant ses 3096 jours de véritable horreur.

Mais… d'un autre côté, elle semble tellement chercher à refuter l'idée d'un syndrome de Stockholm, que cela en devient parfois excessif (et répétitif). On sait à quel point son ravisseur l'a manipulée (outre les coups et le manque de nourriture, il lui faisait croire que personne ne voulait d'elle à l'extérieur). Il a eu une emprise terrible sur elle.Elle dit souvent que si elle est, en quelque sorte, « allée dans son sens », c'était parce que cela lui permettait de mettre tout cela à distance, de faire en sorte que cela ne la ronge pas et de prendre ainsi un certain pouvoir. Elle ne comprend aussi pas vraiment pourquoi la société ne voit que le mal en lui.
Alors j'ai mis du temps avant de réaliser quelque chose.

Priklopil, c'était, à la fois, la main qui la frappait constamment et la main qui la relevait. L'homme qui l'humiliait et en même temps, celui qui rêvait d'une vie avec elle. Priklopil, c'est la seule personne avec qui elle a vécu pendant quasiment une décennie. Alors qui sommes-nous pour juger ses ressentis et faire de son cas une bête de foire ? Personne n'aurait voulu être à sa place, et personne ne comprendra jamais totalement ce qu'elle a vécu.

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