1946,
Boris Vian se morfond dans son métier d'ingénieur. Son livre,"
L'écume des jours" a été publié dans l'indifférence. On lui promettait cependant le Prix de la Pléiade..., las, il fut attribué à un autre.
Déçu, avec un éditeur dans la panade il décide de monter un coup : écrire sous pseudonyme un roman à scandale. Ce sera "
J'irai cracher sur vos tombes", écrit par un certain
Vernon Sullivan, un soi-disant auteur sulfureux américain noir victime de la censure,
Vian affirmant en être le traducteur. le livre est publié. Son caractère érotique et violent offusque les ligues de vertu qui crient au scandale. Résultat : les ventes explosent. Bien joué !
Il y a aura procès et les poursuites seront abandonnées.
Vian tentera de monter une version de son oeuvre au théâtre. Elle ne marchera pas. Il s'échinera à rebondir, le plus souvent sans succès. La gloire littéraire sera pour plus tard.
Elle viendra trop tard :
Vian était cardiaque. Sous le poids de la fatigue, du travail, de la rupture de son couple, des excès et des déceptions, son coeur finit par lâcher. Il avait 39 ans.
D'une certaine façon
Vernon Sullivan a tué
Boris Vian.
Le récit se déroule dans le Saint-Germain-des-Près de l'époque, avec ses auteurs et artistes vedettes que
Vian fréquentait. C'est écrit avec simplicité et élégance, une pointe d'humour et des clins d'oeil au lecteur se glissent de temps en temps, et allègent cette histoire tragique.