Melsi, écrivain albanais vivant en Grèce, revient à Tirana suite au décès de son père. Melsi se trouve contraint de rester quelques jours dans son ancien appartement, car les formalités de rappatriment du cadavre de son père, décédé en Chine lors d'un voyage, durent. Ces quelques jours sont l'occasion de redécouvrir son père Isa, et son histoire familiale grâce à un cahier qu'il tenait. Melsi apprend ainsi, chose qu'il ignorait, que ses grand parents, juifs de Salonique, avaient quitté la Grèce en 1943 pour échapper aux nazis et s'étaient enfuis en Albanie, où ils s'étaient fondus dans la population, faisant disparaître, même après la guerre, toute trace de leur passé.
Au fil du récit d'Isa, Kapllani décrit la confusion de la fin de la seconde guerre mondiale dans cette partie des Balkan, l'arrivée d'un régime communiste replié sur lui même, les crimes des autorités, l'effondrement du régime, et la mise en place d'un nouveau gouvernement reprenant les anciens notables, bourreaux d'hier, ministres d'aujourd'hui.
Melsi redécouvre son père : un personnage ballotté entre plusieurs cultures, prisonnier des événements, dont l'histoire personnelle est dictée par la nécessité de survivre et de s'adapter à la situation du moment, tout en voyant s'enfuir les bons moments.
Kapllani entrelace passé et présent dans ce petit livre. le présent de Melsi est la partie la moins réussie du livre, quoique renvoyant indirectement aux affres de la crise économique en Grèce et aux relents de nationalisme qui l'accompagne. le parcours erratique d'Isa est lui bien plus émouvant.
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