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Critique de christinebeausson


On commence par découvrir les lieux, ce que l'auteur appelle « la zone », puis vient le temps de la « première publication », on se cultive avec « un coup d'état post moderne » (1), le temps des grandes décisions arrive, « je ne serai pas ingénieur », les discours se suivent « le parti de la justice et du développement » (2) est créé, pour clore ce premier chapitre nous avons le droit de découvrir « la ménagerie des Erdogan ».
Un roman graphique pour nous parler de l'histoire d'un type qui n'avait rien d'un héros, d'un agitateur d'idées ou d'un révolutionnaire en herbe, non c'était un petit garçon tranquille élevé dans une famille turque tranquille qui aspirait à une petite vie paisible dans un pays où il faisait bon vivre.
Un pays qui s'est relevé de l'obscurantisme grâce à la prise de pourvoir d'un homme Kemal Atatürk (3), qui depuis a sombré dans des dérives fondamentalistes dont nous suivons l'évolution au travers du récit de l'auteur qui nous explique comment une conscience citoyenne et humaniste prend racine dans l'évolution d'un individu confronté au durcissement d'un régime de plus en plus autoritaire et autocratique.
C'est passionnant.
Le dessin accompagne le propos avec intelligence et humour.
Je suis impatiente de découvrir la suite de ce journal inquiet d'Istanbul !

(1)
Le coup d'État militaire turc de 1997 se réfère aux décisions prises lors d'une réunion du conseil de sécurité nationale turque le 28 février 1997. Ce coup d'État, imposé par la direction de l'armée turque, avec le soutien des généraux laïques de ce pays, a lancé le processus qui a précipité la démission du Premier ministre Necmettin Erbakan du Parti du bien-être, et la fin de son gouvernement de coalition quatre mois plus tard.
Comme le gouvernement a été contraint de démissionner, sans qu'il y ait dissolution du Parlement ou suspension de la Constitution, l'événement a quelquefois été qualifié, en Turquie, de « coup d'état post-moderne ».

(2)
Le Parti de la justice et du développement est un parti islamo-conservateur, au pouvoir en Turquie depuis 2002. Recep Tayyip Erdogan en est le président général depuis le 21 mai 2017, désigné lors d'un congrès extraordinaire à Ankara.
Son nom est souvent abrégé en « AK Parti », ce qui signifie « Parti clair ». Fondé le 14 août 2001, il est issu du Parti de la vertu, de Necmettin Erbakan. Depuis les élections législatives de2002, l'AKP domine la scène politique turque, et remporte de nombreux scrutins locaux et nationaux.
La stratégie électorale du parti vise initialement à séduire les nombreux petits patrons anatoliens, conservateurs et sensibles à la religion, favorables au « moins d'État » et à la baisse de la fiscalité. L'AK PARTİ réaffirme son respect pour les principes de laïcité, mais au nom de la liberté religieuse favorisera la construction de mosquées, l'éducation religieuse et le port du voile.
Alors que la Turquie est depuis les années 1990 en crise économique, Erdogan promet une « prospérité pour tous » en s'inspirant des recommandations du Fonds monétaire international (FMI). Il annonce ainsi un programme massif de privatisations et une baisse du nombre de fonctionnaires. À la petite bourgeoisie anatolienne, il garantit une « administration moins rigide », des baisses d'impôts et de « nouveaux marchés » dans les pays voisins.
Le parti propage un discours conservateur sur les questions sociales, rejetant la contraception et l'avortement, et encourageant les femmes à tenir leur « rôle de mère ». le parti est également hostile à l'homosexualité. de nombreux responsables de l'AK PARTİ tiennent occasionnellement un discours antisémite, leur attribuant notamment les difficultés économiques ou les mouvements de protestation contre le gouvernement.

(3)
Kemal Atatürk (jusqu'en 1934 : Mustafa Kemal Pacha ; à partir de 1935 Kamâl Atatürk, communément appelé Mustafa Kemal Atatürk ou parfois simplement Mustafa Kemal), (1881-1938), est un homme d'état turc. Il est le fondateur et premier président de la république de Turquie de 1923 à 1938.
Après la proclamation de la République, il déplace la capitale d'Istanbul à Ankara et occidentalise le pays à travers plusieurs réformes radicales dans une volonté farouche de rupture avec le passé impérial ottoman et islamique. Ainsi, il inscrit la laïcité dans la constitution, supprime l'islam en tant que religion officielle, abolit les instances chariatiques, donne le droit de vote aux femmes, et remplace l'alphabet arabe par l'alphabet latin. Sous sa présidence autoritaire dotée d'un parti unique, la Turquie a mené une révolution sociale et culturelle sans précédent généralement appelée « révolution kémaliste ». le 24 novembre 1934, l'Assemblée lui donne le nom d'« Atatürk », littéralement le « Turc-Père », au sens de « Turc comme l'étaient les anciens », le mot « Ata » voulant dire ancêtre.
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