L'Épopée de Gilgamesh : Le grand roi qui ne voulait pas mourir

« Seul, on ne peut triompher d'un tel péril, mais à deux plus rien n'est impossible l'amitié transcende les âmes et prévaut sur bien des maux. »

Au détour d'une conversation à la bibliothèque, une amie professeur de français me parle d'un ouvrage qu'elle étudie avec ses élèves et la force et la beauté de ce texte. Je n'avais jamais auparavant entendu parler de cet ouvrage « l'épopée de Gilgamesh, le grand roi qui ne voulait pas mourir. »

Gilgamesh, qui mesure plus de six mètres est le roi tyrannique d'Uruk une cité aux remparts infranchissables de quarante mille âmes. Humain pour un tiers et divin pour deux tiers, il est indestructible et n'a jamais trouvé quiconque en mesure de lui résister. Mais, depuis le ciel les dieux ont entendu les lamentations de son peuple. Alors pour faire cesser ses excès, les dieux créent Enkidu, un reflet de son image, son double parfait, un être capable de le combattre. L'affrontement entre les deux titans va bien avoir lieu, sans aucun vainqueur, ils deviennent amis et s'en vont combattre le géant Humbada, puis le taureau Céleste. En représailles, les dieux vont provoquer la mort d'Enkidu. Inconsolable et profondément marqué par le décès de son ami, Gilgamesh décide de partir pour trouver le secret de l'immortalité.

L'intérêt premier de cet ouvrage est bien entendu son ancienneté, il s'agit de la première oeuvre littéraire connue, c'est aussi l'occasion de découvrir la culture sumérienne à l'origine de deux inventions qui révolutionneront à jamais l'histoire de l'humanité : la roue et l'écriture. En effet, ce récit a été gravé sur des tablettes d'argile il y a quelque 4000 ans, c'est le plus vieux texte de l'humanité mille ans avant l'Iliade et l'Odyssée, deux mille ans avant la Bible. D'ailleurs les similitudes avec la Bible sont frappantes notamment la description du déluge.

Ce roman épique qui se situe en Mésopotamie (l'Irak d'aujourd'hui) est un vrai récit d'aventures sur la quête du pouvoir, l'amitié et l'apprentissage qui nous apprend beaucoup sur la mythologie où les hommes fils de dieux ou de déesses accomplissent les plus grands exploits.
Il existe beaucoup de retranscription de cette oeuvre, j'ai choisi l'adaptation de Jean Kardec, car réalisée en vers elle est la plus fidèle au texte original et elle est enrichie de photos et surtout de nombreuses références qui éclairent le texte.

Ayant lu et grandement apprécié « Gilgamesh, roi d'Ourouk » de Robert Silverberg, je voulais découvrir une autre version de l'Épopée de Gilgamesh. C'est vers celle de Jean Kardec que je me suis tournée, et j'en suis ravie !

« Il y a quelque quatre milliers d'années, fut inscrit dans l'argile le récit de l'Épopée de Gilgamesh, ce qui fait de lui le plus vieux texte de l'humanité, de mille ans antérieur à l'Iliade et l'Odyssée, et de près de deux mille à la Bible. »
(Introduction, P17)

L'auteur nous propose en effet une traduction très fidèle à l'Épopée de ce roi célèbre dans la haute Antiquité.
L'ouvrage est court et écrit dans un style lyrique de grande qualité, il se lit très rapidement.
Sur ma version numérique, il y avait de plus des photographies de statues et vue aérienne du site d'Uruk pour illustrer le récit. Je suppose que c'est la même chose pour le format papier.
A noter également de nombreuses annotations qui permettent de mieux comprendre l'histoire géographiquement et culturellement.

Bref, un excellent ouvrage, à mon sens, pour découvrir l'histoire de ce personnage héroïque de Mésopotamie.

Challenge Livre Historique 2019

Très intéressant et surprenant, notamment pour qui souhaite connaître l'origine des religions monothéistes.

Les amateurs de poésie devraient également y trouver leur compte.

C'est il y a environ 4000 ans que le premier livre de l'humanité a été gravé dans des tablettes d'argile. Il s'agit d'un récit épique nous narrant les aventures de Gilgamesh, roi d'Uruk, grande cité de la région de Sumer en Mésopotamie (à peu près l'Irak actuel). Ce roi a véritablement existé, nous apprend l'auteur (Jean Kardec, qui reprend dans sa forme le texte d'origine, en vers) qui, par des annotations, permet au lecteur de mieux se situer (données géographiques et métriques) et apporte tout plein de précisions bienvenues.

Quant au récit, il s'agit d'une formidable épopée épique et initiatique qui verra Gilgamesh, être aux deux tiers divin et à un tiers humain, se confronter aux dieux omniprésents.
Gilgamesh est tellement exceptionnel, qu'il impose sa suprématie à son peuple. Son arrogance est telle qu'il se permet de s'octroyer toutes les femmes. Et même s'il est capable de protéger son peuple, celui-ci s'en plaint beaucoup. Les dieux vont donc créer son égal, Enkidu. Après une confrontation orchestrée, les deux êtres vont devenir amis et, sous l'impulsion de Gilgamesh, vont voyager afin d'affronter un démon, acte qui va courroucer les dieux.
Plus tard, le récit prendra une tournure plus initiatique et, Gilgamesh, en quête de l'immortalité, va rencontrer l'unique survivant du Grand Déluge après de multiples péripéties.

C'est en lisant certains de ces hauts faits que l'on se rend compte de l'importance de cette civilisation qui a inspiré les mythes fondateurs des 3 grandes religions monothéistes. Jean Kardec a ici retranscrit de manière accessible un texte qui, par ses héros mythiques et leurs aventures, aborde la condition humaine, la mort ou encore l'amitié.

Une très belle édition d'une épopée intemporelle. Jean Kardec a particulièrement bien rendu le texte original en français, parvenant à éviter les lourdeurs, fréquentes quand on traduit de la poésie ancienne.

Le récit en vers nous fait suivre les aventures de Gilgamesh. Celui-ci, qui est roi d'Uruk, abuse de sa puissance, en considérant par exemple que toutes les femmes lui appartiennent avant d'appartenir à leurs maris. Cet attitude fâche les dieux, qui lui créent un rival, Enkidu, pour le vaincre, mais leur plan ne se déroulera pas tout à fait comme prévu...

Pour les amateurs d'histoire des religions, cette épopée est également un incontournable, puisqu'on y trouve les origines de l'Ancien Testament: le Déluge, le serpent qui a fait perdre l'immortalité à l'homme, etc.

Superbe. Cette histoire n'a décidément pas pris une ride.