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Critique de Sachenka


D'abord, un grand merci à @Bookycooky pour m'avoir suggéré ce recueil de nouvelles, Histoires infâmes, et son auteur Panos Karnezis, dont je m'empresserai de lire d'autres de ses oeuvres. Il va sans dire que j'ai apprécié ! La quinziane d'histoires qui composent ce recueil (certaines assez courtes, d'autres plus longues) peuvent se lire indépendamment les uns des autres mais elles se situent toutes dans un même petit village reculé. Ainsi, plusieurs personnages reviennent d'une histoire à l'autre.

Ce petit village, je ne me souviens pas qu'il ait été nommé. Et ce n'est pas important non plus, l'essentiel est de savoir qu'il est en-dehors de l'espace temps. Un autobus et quelques voitures passent tout près, c'est un des rares indices à notre disposition. Y a-t-on l'électricuté ? Qui sait ? Ses habitants ont pu vivre leurs aventures il y a cinq ans comme il y a cent ans. Et c'est bien ainsi.

Justement, parlons-en, de leurs aventures. Même si l'action se déroule en Grèce, elle est passée il y a longtemps la glorieuse époque des épopées. le père Yerasimo, le chef de la gare, la sage-femme, le cafetier, le coiffeur, le «médecin», etc, tous, ils mènent une vie dure mais ils portent en eux un petit quelque chose de pathétique mais c'est ce qui les rend si différents et, étrangement, intéressants.

Au début, ces histoires entremêlées me faisaient penser à un recueil d'un autre auteur, Hernan Lara Zavala, mexicain celui-là, mais alors que son village est pittoresque, coloré, animé, celui de Karnezis dégage de la pitié mais aussi un peu de sordidité. Et les chutes sont imprévisibles et, surtout, extraordinaires. Dans tous les cas, qu'on aime ou pas, il est impossible d'y rester indifférent.

Ici, avec Histoires infâmes, il y a un petit quelque chose de surréel, comme si parfois on franchissait une mince ligne entre notre monde et celui de ce village sans nom. Presque un village fantôme. La première nouvelle donne le ton, lorsqu'un tremblement de terre et que le pope ne découvre dans un petit cercueil de bois que des roches. On lui a fait croire qu'un enfant était mort ? Son enquête le mènera à des révélations toujours plus sordides et, en même temps, pathétiques. J'ai été surpris et c'est une sensation agréable.

Les autres nouvelles sont du même type. Elles ne sont pas toutes de mon goût mais elles sont originales et déstabilisantes, valant ainsi le détour. Il faut dire que ses personnages colorés, à la morale déroutante et vacillante, aident grandement. Pareillement pour le style de l'auteur, auquel j'ai adhéré immédiatement, quelque chose entre le réalisme et l'humour grinçant. Décidément, je lirai autre chose de Panos Karnezis, son roman Labyrinthe est le prochain sur ma liste. À suivre…
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