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Critique de jeandubus


A moi pour toujours

Lorsque Sherry (chérie) se rend compte que son fils de 18 ans est parti à l'université, elle prend sa liste et raye la mention « éducation du gamin ». Ça c'est fait.

Ce constat coïncide avec la réception d'un message anonyme pour la Saint Valentin, message qui dit « sois à moi » (« Be mine », qui est le titre du roman) et non comme le traduit bêtement Anne Wick (à qui l'on doit déjà « la vie devant ses yeux ») « à moi pour toujours » (très « arlequin »). On pourrait se limiter à « à moi » qui fait assez dans l'urgence.

Parce que du « pour toujours » Sherry s'en moque. Pour elle c'est tout de suite, maintenant, toutes affaires cessantes et au fond peu importe l'auteur de ce message et de ceux qui vont suivre, elle va choisir l'auteur qui lui conviendrait : plutôt beau gosse, plutôt jeune (28 ans comparés à sa petite cinquantaine) plutôt viril et surtout endurant. Et elle se lâche dans d'incroyables parties de jambes en l'air partout et à n'importe quelle heure. « Ses yeux bien cernés » en fait…

Le mari, la meilleure amie, le fils et son ex pote d'école, et bien entendu, l'amant jouent le jeu en validant plus ou moins passivement la manoeuvre et se rendent bientôt compte que le mauvais tour dont ils sont finalement tous complices se retourne contre eux et les laissent à leur pitoyable manipulation.

L'auteur des messages, Sherry s'en balance et quand elle l'apprend elle trouve ça encore plus excitant. Encore plus drôle.
Sherry remporte la mise et ratisse la table. Les autres se dégonflent comme des ballons, misérablement, irrémédiablement.

Le dernier tiers du roman est un champ de bataille fumant et désert. Aucun des personnages ne gagne quoi que ce soit et certains perdent tout.

Laura Kasichke est impériale dans ce roman qui nous fait entrer dans l'esprit (et dans la culotte) d'une femme mature et libre qui ne connait aucune limite. Jubilatoire est un mot que je n'aime pas, pour cause d'excès journalistiques, mais, la dernière page tournée, c'est bien un sentiment jubilatoire que l'on ressent.

Alors reste une petite interrogation, Laura remercie à la fin celles et ceux qui l'ont aidée à écrire et à « réécrire » ce roman. Y avait-il une version plus sulfureuse, bousculant par trop les conventions ? Mystère, mystère.


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