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Critique de KickBat


L'auteur de "En guerre dès le matin" revient avec un nouveau roman coup-de-poing dont on ressort lessivé. Nous y suivons le quotidien de Victor P. dans son travail aliénant dénué de sens, avec une femme méchante et tyrannique et une petite fille qui lui pompe le reste de son énergie, alors qu'il est victime d'une circonstance particulière qui le voit perdre des centimètres un peu plus chaque jour. Tout au long de ce court roman, le lecteur est oppressé tout autant que Monsieur P. Par les tirades de l'auteur remplies "d'ânes!" et de "Dieu !", par les dialogues invraisemblables, qui d'une seule voix, comme si une entité maléfique possédait tour à tour chacun des personnages, condamnent ce pauvre homme, l'accusent de tous les maux, sans échappatoire, sans rien lui pardonner, le contraignant à prendre toujours moins de place, à se rabougrir, encore plus méprisé à mesure que sa "condition" se détériore, de moins en moins homme. Contrairement à la "Métamorphose" de Kafka, où le protagoniste est changé en insecte dès la première page, le lecteur suit ici les changements lents et douloureux, les renoncements successifs, l'incapacité à s'échapper de ce piège mortel. On se rapproche par l'horreur d'un "Eraserhead" de David Lynch. L'auteur ne nous offre que peu de réconfort face à la culpabilité de son protagoniste, seule la peinture semble en mesure de le sauver, mais trop tard, trop peu, l'art ne saurait être relégué au second plan, la vie ne saurait se passer à plat ventre, recroquevillé, à l'ombre de sa femme, de son patron ou d'une vie dénuée de sens. On ressort ainsi du livre en se sentant coupable nous aussi, mais satisfait de notre lecture
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