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Critique de Arthemyce


Ayant déjà lu “L'Ere de l'Egoïsme » et bien sûr « Economix », j'ai tout de suite eu beaucoup de curiosité pour cette nouvelle BD traitant du capitalisme. Je déroulerai donc la critique en deux temps : d'abord, Hypercapitalisme, en soi, puis ensuite, la comparaison avec ses grandes soeurs sus-citées.

Hypercapitalisme commence par poser les bases de ce qu'est le capitalisme, à la fois en tant que modèle économique ET sociales (les deux domaines, étant intrinsèquement liés et s'influençant mutuellement, ne peuvent pas être analysés séparément). L'accent est bien sûr mis sur les théories de bases qu'il est fort utile de rappeler et les dessins autant que le texte servent très bien le propos ; tout est clair.
Un spectre globale du capitalisme en tant que modèle de société est dressé et la première partie du livre, annoncée dès les premières pages comme « assez sombre » l'est effectivement pour qui possède encore un coeur, un zeste d'humanité. Une demi-douzaine de personnages ayant chacun un « rôle type » dans la société se succèdent au fil des cases et malgré le sérieux du thème, l'humour des auteurs, adaptés à chacun des-dits personnages, adoucie la lecture – autre qualité, l'avant-propos invite à réfléchir sur la représentation de ces personnages (âge, sexe, couleur de peau…) et l'impact que cela peut avoir sur l'interprétation de l'oeuvre : la remarque est pertinente, gage d'esprit critique et de sérieux.
Dans cette première phase, les clés de lecture du système capitaliste sont données par la Psychologie, domaine d'un des auteurs. Tout est clair, on y découvre quelques études très intéressantes ainsi que leur conclusion ; la part-belle étant faite à notre perception de la « valeur » ayant principalement deux positions antagonistes : Réussite/Pouvoir en opposition à Universalisme/Bienveillance, d'après la Théorie des 10 Valeurs de base de Schwarz (bien exposée dans l'ouvrage).

La seconde partie de la BD se focalise essentiellement sur les solutions qu'individuellement ou collectivement, certaines personnes ou communautés, voire pays, ont mis en place pour contrer cette « Hypercapitalisme », modèle sur-représenté dans notre mode de vie.
A toutes les échelles, des solutions sont possibles pour sortir de la misère humaine qu'est le capitalisme (et par misère humaine, j'entends bien misère de l'Être et non misère financière !) : choix de vie plus économe et écologique, achat-conscient (se renseigner sur l'origine, la fabrication des produits et n'acheter qu'en provenance d'organisme sain), cultiver son potager… Mais il présente aussi des alternatives bien moins connues du grand-public comme le sont le « cohousing » (sorte d'habitation commune), les « ateliers partagés » où chacun peut utiliser moyennant location un ensemble de machines pour la réalisation de projet… Pour synthétiser : une mise en commun des biens productifs et vitaux.
La protestation y est aussi abordée et c'est heureux, car, par les temps qui courent en France, il faut bien redonner ses lettres de noblesse à un mode d'expression qui, bien qu'il ne semble pas des plus efficaces au premier abord, permet d'amener dans une certaine le mesure le débat dans l'espace public, afin d'ouvrir un oeil nouveau sur des problématiques qu'on aurait tendance à croire insolubles/immuables tant nous baignons en permanence dans l'hypercapitalisme.

J'ai beaucoup apprécié cette BD de 215 pages (hors annexes) que j'ai dévoré en une soirée.



En comparaison d'Economix (d'utilité publique – comme chaque livre qui traite de l'Economie avec un regard critique), j'ai apprécié l'angle de la Psychologie pour aborder l'hypercapitalisme. Comme je le disais plus haut, le capitalisme ne peut être uniquement qu'un modèle économique de par son interaction incompressible avec le social, social étant lui-même directement lié à la psychologie des individus qui composent son corps.
Je pense que cette BD peut être plus attrayante pour des personnes moins portées sur l'analyse faits historiques et de leur conséquence (comme le fait Economix) car le prisme de la psychologie permet d'apporter une dimension plus personnelle, une meilleure immersion dans les problématiques afin de s'en sentir acteur. A mes yeux, ces deux BD seraient presque complémentaires et j'aurai tendance à favoriser en premier lieu la lecture d'Hypercapitalisme avant de lire Economix (qu'il faut avoir lu).
Enfin, si je devais ranger les 3 BD que j'aborde dans cette critique, je dirai qu'Hypercapitalisme se situe entre l'Ere de l'Egoïsme (EdE) et Economix dans les thèmes qu'il aborde et sa mannière de les aborder ; aussi, si je devais n'en choisir qu'un entre EdE et Hypercapitalisme, alors ce serait le second, car plus complet – bien que l'histoire d'Ayn RAND décrite dans EdE soit à connaître.
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