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Critique de Allisonline


Je pensais que Gabriel Katz avait compris, que le message était passé lorsque je l'avais frappé sans pitié avec son propre livre, lorsque je l'avais étranglé en lui demandant (gentiment) de ne plus me faire un coup pareil. J'ai répondu à la violence par la violence, mais au fond de moi, je le savais : j'avais adoré ça. Il y a finalement quelque chose de vraiment plaisant dans le fait de pleurer et de gémir en lisant un livre, de voir tous nos espoirs pulvérisés et notre coeur piétiné sans pitié. Oui, je suis clairement un peu maso, en définitive. Alors, je ne sais pas si le but ultime de Gabriel Katz est de faire hurler à la mort ses lecteurs avant de les abandonner, gémissant et pleurnichant en position foetale pendant des jours (true story) mais le fait est qu'il y arrive très bien. Et même lorsque le pauvre lecteur pense qu'il a déjà assez souffert et qu'il a droit à un peu de bonheur... Eh bien en fait, non.


Vous avez sûrement remarqué qu'en fantasy, on a l'habitude de voir l'honneur et l'honnêteté récompensés, les méchants punis, les trahisons vengées, ce genre de choses qui rend la vie acceptable ? Eh bien sachez que si vous lisez du Gabriel Katz, vous pouvez laisser tous ces clichés derrière vous : vous allez souffrir. le premier tome vous l'a sûrement fait comprendre, bien sûr, mais ne croyez pas que L'envers du monde est un roman apaisant qui chercherait à se réconcilier avec ses lecteurs : NON. La marche du prophète n'était que la partie immergée de l'iceberg, et nous, pauvres lecteurs, fonçons dessus avec entrain.


Clairement, j'ai adoré ce second tome et il a été, comme le fut le premier, un coup de coeur. Tout simplement parce que ça fait du bien de ne pas voir le roman se dérouler comme on l'espère, de pleurer, de s'étonner, de maudire l'auteur en refusant d'accepter les événements qui se produisent. Il en faut du cran pour oser infliger à ses personnages ce que Gabriel Katz leur fait subir, pour oser offrir ce résultat traumatisant à ses lecteurs. Et le pire, c'est qu'on ne peut pas lui en vouloir (enfin, pas trop) parce que tout ce sadisme est au service d'une histoire très bien ficelée et passionnante.


Je pense que je n'ai pas vraiment besoin d'en dire plus pour vous convaincre que cette saga vaut le coup, et pas qu'un peu. Mais il y a pourtant encore beaucoup de choses à dire dessus... Comme par exemple que j'ai adoré la galerie de personnages (sauf une personne. Nous y reviendrons. Oui, vous voyez très bien de qui je parle si vous avez lu le roman) qu'ils soient du côté des « gentils » ou des « méchants » parce que, justement, aucun camp n'est le bon et personne n'est foncièrement bon ou mauvais. Mais je dois dire que Desmeon, l'homme au coeur de l'histoire, a remporté haut la main le concours et reste le personnage que j'ai pris le plus de plaisir à suivre. Oh, il est insupportable, tout sauf modeste et incorrigible... mais très, très attachant. Sauf apparemment aux yeux de l'homme qui lui a donné la vie, monsieur Gabriel Katz himself, hum hum.


Les autres personnages ne sont bien sûr pas en reste, mais je vous laisse les découvrir et apprendre à les aimer et à les détester de votre côté. En revanche, je suis bien obligée de placer ici un mot pour Nessirya. Elle a fait une entrée fracassante dans mon top 10 des personnages les plus détestables de tous les temps à qui je souhaite plus de souffrances qu'aucun être humain ne peut en endurer. Oui, c'est violent, mais c'est mérité. Bitch !


L'intrigue, quant à elle, prend une jolie tournure que je n'attendais pas forcément, du moins pas de la façon dont elle arrive, après la fin du second tome. Tout m'a enchantée, pas forcément en me remplissant de joie et d'amour, mais même quand j'ai souffert et pleurniché, je n'ai pas lâché le roman à un seul moment. Je suis même passée par certaines phases du deuil, genre, le déni ( « Non, il n'a pas fait ça, il n'aurait pas osé, non, j'ai mal lu, je verrais au prochain chapitre, c'est une feinte... AH LE CHENAPAN » et bien sûr, je n'ai pas dit chenapan) ou la colère et la tristesse, bien sûr. Mais pas l'acceptation. Pas encore. Preuve en est le temps que j'ai mis à vous écrire cette chronique et le nombre de livre que j'ai lu depuis que j'ai terminé Aeternia (ZÉRO!)


Je peux aussi me la péter un peu (je suis ici chez moi, je fais ce que je veux) en vous disant que j'avais plus ou moins deviné le « truc » et que pourtant, quand la grosse baffe arrive, elle m'a quand même fait super-mal. Et quand les autres baffes, épinglées « révélation de folie » ou bien « souffre, lecteur ! » arrivent, on est déjà par terre à sangloter, mais on prend quand-même. Rien ne vous sera épargné, de la tristesse profonde à la rage, en passant par le désespoir le plus total... le tout assaisonné de quelques jolis moments de joie, et de beaux moments drôles tout de même !


Alors, voilà. J'ai mis quinze jours à écrire cet avis, et autant de temps à passer à autre chose. Je suis hyperémotive, ça a bien sûr dû jouer, mais le fait est que j'ai tant apprécié ma lecture qu'elle m'a donnée une panne de lecture sévère, ce qui ne m'arrive finalement pas si souvent. C'est dire si j'ai été touchée et transportée par L'envers du monde. Certes, Gabriel Katz m'a frappée alors que j'étais déjà à terre (métaphoriquement, calmez-vous!) mais je ne lui en veux pas du tout (encore une fois, je dis ça pour vous mais en vrai, je veux le secouer en hurlant « pourquoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ?! ») et je suis même prête à retenter l'expérience au plus vite. Vous qui avez la chance de pouvoir découvrir cette saga, n'hésitez plus ! Vous aurez mal, mais vous ne le regretterez pas une seule seconde. Il y a des choses qui valent la peine que l'on souffre pour elles, non ?
Lien : http://allison-line.blogspot..
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