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Critique de Arakasi


A six ans, la petite Marie-Antoinette est frappée par les mains tordues par l'arthrite de sa voisine. Intrépide et dévouée, elle se lève tous les matins une demi-heure plus tôt pour aider la vieille femme à s'habiller. Elle découvre ainsi la vocation qui dominera toute sa vie : aider les autres et soulager les corps souffrants. Ses corps souffrants, si émouvants dans leur fragilité, ce seront ceux de tous les patients que sa profession d'infirmière l'entrainera à croiser : enfants d'immigrés à la merci de la moindre grippe, fumeurs invétérés à la gorge percée, femmes battues et maris alcooliques, musiciens amputés par la gangrène, vieillards abandonnés par leurs familles, fillettes enceintes…

Abordant un par un chaque partie du corps – les mains, la tête, les yeux, le sexe, etc. – ce petit livre, né d'une suite d'entretiens menés par Isabelle Kauffmann, elle-même infirmière à domicile, plonge dans les souvenirs semi-romancés de la première infirmière libérale de Lyon, la généreuse et énergique Marie-Antoinette. C'est un très beau portrait de femme tracé d'une plume délicate, autour duquel gravitent des dizaines d'autres personnages esquissés brièvement mais avec sensibilité. L'auteur mène en parallèle une réflexion sur le corps, ses milles petites souffrances et misères, mais également les miracles insoupçonnés dont il est capable, endurance merveilleuse des soignants, amour dévoué des proches, guérisons spontanées… Les quarante ans de carrière de Marie-Antoinette sont aussi l'occasion de découvrir l'évolution des moeurs et de la médecine durant la seconde moitié du XXe siècle, notamment sur le sujet de la sexualité et de la vieillesse. Une très jolie et émouvante leçon de vie qui force l'admiration et nous rappelle que l'humain devrait rester au centre des relations entre malades et soignants. Leçon que grand nombre de médecins ont oubliée depuis belle lurette, hélas.
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