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Critique de Goewin


Une magnifique dystopie que j'ai dévorée en quelques heures.

Je remercie Anita Berchenko ainsi que Les Éditions du 38 pour ce Service Presse qui m'a permis de découvrir la plume envoûtante de Sylvie Kaufhold. J'ai adoré cette lecture et ses personnages. L'égoïsme des uns est contrebalancé par la générosité des autres. L'hiver permanent s'est étendu petit à petit sur la majeure partie du pays à l'exception de Sol, la cité-bulle, où règne un éternel printemps. Chassés par le froid accompagné de la famine, Inok et sa famille ont quitté leur maison, leur village, pour rejoindre la cité mythique où ils espèrent trouver chaleur et travail. Hélas, à leur arrivée, ils doivent déchanter. Si la cité existe bel et bien, elle n'ouvre ses portes qu'à ceux qui ont les moyens financiers d'y accéder ou encore aux jeunes filles que leur beauté met à part : pour quel sort ? Eux sont condamnés à travailler dans la mine des pierres noires où seuls les plus résistants survivent. Quant au logement, seules quelques planches en bois les protègent bien mal de la rigueur de l'hiver. Une note d'espoir, que ce soit dans les faubourgs ou à l'intérieur même de Sol, la révolte s'organise.

À l'intérieur de la cité-bulle, le monde est très structuré : le premier conseiller aidé des moines et des conseillers gouverne les artisans et les marchands. Pour vivre heureux à Sol, il suffit de suivre ce commandement : « Ce que je ne vois pas n'existe pas » et Inok va devoir résister à cette tentation. À Sol, on cultive l'égoïsme ; il suffit de refuser de voir le mal, la souffrance, l'injustice, et se convaincre que tout est bien dans l'ordre des choses pour jouir du bonheur d'être au chaud et d'être protégé. Mais malheur à ceux qui n'obéissent pas, ils sont bannis sans pitié quand ils ne sont pas jetés aux oubliettes. Inok ne peut oublier ceux qui sont morts à cause des mines, ceux qui continuent à souffrir à l'extérieur. Il va tout faire pour découvrir le secret du printemps éternel de Sol afin que tous puissent en bénéficier.

Sol, c'est un peu le reflet de notre société égoïste de consommateurs où seuls comptent le pouvoir d'achat, la recherche du profit et la possession. Ce faisant nous demeurons trop souvent indifférents au sort du SDF que nous croisons dans la rue et nous détournons le regard. Et je ne parle même pas du problème des migrants. Nous sommes pour l'écologie mais pas prêts à faire les efforts nécessaires. Nous savons que l'on meurt de faim, de la guerre, non loin de nos frontières mais tant que cela ne nous touche pas directement, nous nous en fichons ou étouffons vite le sentiment de culpabilité qui nous a envahis.

L'univers créé par Sylvie Kaufhold est assez sombre mais ses personnages sont lumineux de générosité, d'empathie et de courage. Et surtout, comme dans la vie de tous les jours, rien n'est tout noir ou tout blanc. En dehors de quelques irréductibles, les habitants de Sol peuvent se montrer solidaires, prêts à risquer leur vie pour venir en aide à Inok. le rythme du récit est soutenu et les descriptions sont réalistes. Je me suis très bien représentée les lieux et le contraste brutal entre Sol et ses faubourgs mais aussi le travail de la mine. L'auteure nous interpelle et nous pousse à nous interroger. Elle nous délivre de beaux messages d'amour et d'amitié, de solidarité.

Je pourrais encore vous parler longuement car il y a bien des personnages attachants dans ce roman et j'espère vous avoir donné envie de les découvrir. Personnellement, je verrais bien une suite, est-ce qu'elle est prévue ?
Lien : http://au-pays-de-goewin.ove..
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