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Critique de Ambages


J'ai été encore une fois envoûtée par l'écriture de Kawabata et plus particulièrement ici par la facilité avec laquelle j'ai pu passer dans différentes époques de la vie du principal narrateur d'un paragraphe à un autre. C'est assez bluffant, tout comme l'imbrication des personnages qui arrivent au fil de l'histoire. Une histoire d'obsession qui confine à la folie, très bien rendue dans ce roman. Ces sauts dans son passé ramène Gimpei à chaque fois à un moment crucial de son enfance ou de ses années passées de jeunesse. Adulte, sa folie transparaît par ces sautes de temps au travers de l'écriture qui renvoie souvent à un reflet, que ce soit un miroir ou un lac. Il ne se voit pas quand il regarde dans le miroir à l'instant présent mais revit des scènes, presque toutes liées à des images de jeunes filles qu'il a aimées à sa manière. Adulte il les aime toujours autant et j'ai ressenti des parallèles avec Les belles endormies. Gimpei suit ces jeunes filles parce qu'elles ont dans le regard un éclat qui lui renvoie une image, celle de Yagoï puis de Hisako. Mais son obsession se double de celle qu'il déteste le plus, ses pieds simiesques. Je crois que cette opposition entre la beauté d'une nuque et ces orteils tordus pousse le lecteur à s'interroger plus avant sur ce qui a pu conduire Gimpei dans cette impasse. Comme si le décès de ses parents le ramenait toujours vers le bas, vers la terre alors qu'il souhaitait tellement aller vers le bonheur, transfiguré par cette nuque trop haute pour lui. Et c'était si tentant d'aller chasser les lucioles, j'aurais aimé connaître cette fête.
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