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Critique de Lutin82


Ce roman de Guy Gavriel Kay fait suite aux Chevaux Célestes; 300 ans se sont écoulés depuis la fin des événements relatés alors, dans cette Kitaï directement inspirée de la Chine.

La guerre civile dont nous avons vécu les prémices dans le tome précédent laissa de profondes cicatrices dans le paysage asiatique. La Kitaï a peur de ses généraux et préfère désormais perdre du terrain face aux redoutables Cavaliers des Steppes plutôt que de s'exposer à une lutte fratricide. Les empereurs précédents choisirent d'abandonner une partie de leur territoires, une bande pourtant symbolique : les Quatorze préfectures bordant la limite nord du pays.

Cette fantasy historique patiemment élaborée et richement documentée est typique de notre auteur. A travers le destin des deux protagonistes principaux le lecteur prend contact avec cet empire surprenant et puissant.

Ainsi, d'un côté trouvons-nous un soldat impliqué dans l'action, et de l'autre une femme de lettre et de l'art qui subit. Les deux faces d'une même pièce, opposées tout en étant liée. Ce double point de vue est primordial dans la saveur qui se dégage du roman de Kay.

Ren Daiyan et le lecteur se rebellent contre cette résignation, contre cet abandon déloyal. Nous découvrons ainsi un jeune homme, fils d'un archiviste dans une province septentrionale qui rêve de revanche mais surtout d'arracher les Quatorze Préfectures des mains des barbares. Il est certain de sa destiné ainsi que de la pureté de sa mission et mettra tout oeuvre pour réaliser cette prouesse.

C'est dans cette population, bercé dans ces espoirs et cette blessure que le jeune homme va mûrir, grandir et se forger. Aux moments clés, c'est aussi parmi eux qu'il trouvera un soutien sans faille. L'action sera au rendez-vous avec chacune de ses apparitions, parfois pour une simple escarmouche, une infiltration en territoire ennemi ou une bataille d'envergure, quelques fois aussi pour la bagatelle…

A l'opposé, Lin Shan apporte une vision tout à fait différente sur la nature même de la Kitaï. Certes, nettement plus contemplative, mais pas moins puissante et robuste. C'est à travers elle que nous nous apercevons de sa résilience, qualité indispensable et fondatrice de son éternité. Les nations barbares la balayeront sans doute, la brutaliseront certainement, mais tandis qu'elles passeront, la Kitaï demeurera. En effet, la force d'une telle nation n'est point dans la brutalité, ni dans l'affrontement des hommes, mais dans ses arts, dans son esprit, dans son âme.

Question rythme, nous sommes dans la continuité Des Chevaux célestes, il est donc posé, travaillé et se fond parfaitement avec l'idée que je me fais de la Chine, à la fois douce et implacable. Il n'est pas nécessaire d'avoir lu le tome précédent pour s'attaquer au Fleuve Céleste, cependant quelques petits clins d'oeil parsèment l'histoire et sont appréciables en ayant goûté à l'histoire précédente (une référence aux 250 chevaux, une femme à la chevelure rousse, les vers d'un poète,….). Tout n'est pas parfait : quelques redondances et répétitions sont parfois ennuyeuses.

Le Fleuve Céleste s'inscrit parfaitement dans la continuité du tome précédent sur la Chine éternelle. L'auteur nous plonge au coeur de cet immense pays avec douceur, pour nous faire palpiter à l'unisson de personnages captivants. Un incontournable de la fantasy historique, un démenti éblouissant sur l'inanité du genre.

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