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Critique de kaerlyon


Des monts enneigés de l'Himalaya aux plaines désertiques du Gujarat, M.M. Kaye nous entraine dans les paysages enchanteurs de l'Inde coloniale. Ce livre m'avait complètement dépaysé lorsque j'étais adolescente et j'avais envie de le relire, tout en ayant peur que le charme ressenti à la première lecture se soit émoussé.


Qui est-il ? Ashok, fils de l'indienne Sita, serviteur au palais du maharadja de Gulkote ? Ou Ashton, fils d'Isabelle et Hillary Pelham-Martyn, de la bonne société anglaise ? Jusqu'à l'âge de 11 ans, Ash n'a aucune raison de se poser la question. Mais devant fuir les intrigues de palais qui menace sa vie, Sita, sur le point de mourir, lui apprend la vérité sur ses origines et lui fait promettre de rejoindre sa vraie famille. C'est ainsi qu'Ash se retrouve dans l'Angleterre victorienne pour apprendre à devenir un gentleman. La différence des cultures est difficile, aussi bien pour lui que pour sa famille. Il comprend toutefois qu'en s'appliquant à ses études, il pourra repartir en Inde : sept ans plus tard, il rejoint le régiment des guides à Mardan, sur la frontière avec l'Afghanistan. Pourtant, il ne tarde pas à s'apercevoir que son éducation anglaise et militaire a laissé ses marques, tout comme son enfance en tant qu'Hindou. Ash doit apprendre à concilier ses deux parties. Ses chefs voient l'avantage d'un officier pouvant se fondre dans la population mais en même temps se méfient de ses liens trop forts. Ils l'envoient donc loin de la frontière, toujours séditieuse, en mission d'accompagnement pour arranger le mariage des princesses de Karidkote avec le rana de Bhitor. Bien vite, Ash comprend que le Gulkote de son enfance et Karidkote sont en fait la même principauté et que l'aînée des princesses, Anjuli, est son amie d'enfance. Amitié qui se transforme bientôt en amour. Toujours partagé entre l'orient et l'occident, Ash va-t-il choisir de rester dans les guides et essayer de sauver ses amis lors d'une mission difficile ou partir à la recherche d'une vallée perdue de l'Himalaya où les préjugés raciaux et de castes sont absent ?


M.M. Kaye aime l'Inde. Cela se ressent à chaque mot. Cet amour pour son pays natal ne la rend pas aveugle et au travers de son héros, elle critique la société anglo-indienne. Elle met en parallèle la rigidité victorienne et les traditions indiennes, toutes aussi fermées. "Pavillons Lointains" est avant tout un roman d'aventures et d'amour. Mais personnellement c'est la dualité du héros qui m'a le plus intéressée. Ash est un véritable anglais (le métissage étant mal perçu par les anglais aussi bien que par les indiens, comme nous le voyons au cours du roman), mais élevé en indien. Son origine l'oblige à agir en anglais mais son éducation le fait penser en indien. Toujours en équilibre précaire, il finit par ne pas vouloir choisir entre Ashton et Ashok. Je comprends le point de vue de l'auteur : une sorte de rejet de l'intolérance. Toutefois si nous suivons la suite logique du roman, une partie va fatalement s'imposer à l'autre. Mais ceci est une autre histoire que M.M. Kaye ne dévoile pas. Et si j'ai adoré cette relecture, j'avoue avoir regretté la fin qui m'a encore laissé avec beaucoup de questions….

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