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Citations sur Jeune fille interrompue (20)

- Vous avez trois voitures, commençais-je en m'installant.
Il acquiesça.
- Le break, la berline et la voiture de sport.
Il acquiesça de nouveau.
- C'est la psyché ! dis-je, toute contente de moi. Vous voyez, le break, c'est le "moi" : corpulent et fiable. La berline c'est le "surmoi", parce-que c'est l'image que vous voulez donner de vous-même : puissant et imposant. Et la voiture de sport, c'est le "ça", parce qu'elle est incontrôlable, rapide, dangereuse, et peut-être un peu interdite. (Je souris.)
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Les fous sont des boucs émissaires. Souvent, c'est la famille entière qui est folle mais, on ne peut pas envoyer toute la famille à l'hôpital, on choisit un bouc émissaire qu'on enferme et qu'on laisse aussi longtemps que possible derrière les barreaux afin de rassurer la famille sur sa propre santé mentale.
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Il y a toujours une note de fascination dans la répulsion. Qu'est-ce qui rend une situation effrayante ? Le fait qu'elle est susceptible de vous arriver. Sinon vous n'avez pas vraiment de raison de la craindre. Par conséquent une personne dite "folle" qui ne parle pas toute seule et qui ne roule pas des yeux est plus inquiétante que si elle se comportait comme une vraie frappadingue. Parce que, face à une "folle" qui se conduit "normalement", vous vous posez forcément la question : quelle différence y-a-t-il entre elle et moi ?
Laquelle question mène à la suivante : qu'est-ce qui me préserve de l'asile ?
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Pour un observateur, il est impossible de dire si telle ou telle personne est immobile et silencieuse à cause d'une vie intérieure trop calme ou à cause d'une vie intérieure trop agitée.
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Imaginez que vous êtes dans un train, à côté d'un autre train, dans une gare. Quand l'autre train démarre, vous êtes convaincu que c'est votre train qui avance. Vous confondez le ferraillement de l'autre train avec le ferraillement du vôtre. Il faut un certain temps - qui peut aller jusqu'à une demi-minute - pour que le second interprète trie les données du premier interprète et corrige l'erreur. C'est parce qu'il est difficile de contredire la validité des impressions sensorielles. Nous sommes prédéterminés à les croire.

(...)

Parfois, après avoir compris que votre train ne bougeait pas réellement, vous pouvez rester encore une demi-minute suspendu entre deux royaumes de conscience : celui qui sait que vous ne bougez pas et celui qui a l'impression que vous bougez. Vous pouvez osciller entre ces deux perceptions et éprouver une sorte de vertige mental. Alors, vous êtes sur le sentier de la folie - un étroit couloir où les impressions fausses sont l'estampille de la réalité.
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Il [l'esprit] est plein d'assertions et d’arguments. "Si tu es un peu déprimée, c'est parce que tu es stressée de toutes parts", dit-il. Il ne dit jamais : "Tu es un peu déprimée parce que ton niveau de sérotonine a chuté."
Ses interprétations ne sont pas toujours crédibles. Par exemple, quand vous vous coupez le doigt et qu'il se met à crier : "Tu vas mourir !" Parfois, ses assertions sont sujettes à caution, quand il affirme : "Vingt-cinq cookies au chocolat forment un dîner idéal."
Souvent, il ne sait pas de quoi il parle. Et, quand vous lui donnez tort, qui ou qu'est-ce qui prend cette décision ? Un second interprète supérieur ?
Pourquoi s’arrêter à deux ? Là est le problème avec ce modèle. C'est infini. Chaque interprète à besoin de se référer à un patron.
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Vous voyez pourquoi le fait de douter de sa propre folie st considérée comme un signe encourageant : c'est une réaction inquiète du second interprète. Il dit : "Attention, que se passe-t-il ? Il prétend que c'est un tigre, mais je n'en suis pas convaincu ; il doit y avoir quelque chose qui cloche chez moi." Il y a là assez de doute pour donner prise à la "réalité".
Point de doute, point d'analyse. Quelqu'un qui arrive en radotant sur les tigres se verra proposer de la Thorazine, non le divan.
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Exact, c'était du sexisme. Mais j'ai toujours des problèmes avec les interdictions de fumer. Aujourd'hui, après le sexisme, nous avons le fumisme. C'est l'une des raisons pour lesquelles je suis devenue écrivain : pour pouvoir fumer en paix.
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Et il est très facile de glisser dans un univers parallèle. Il y en a tant : il y a le monde des fous, le monde des criminels, des estropiés, des mourants et peut-être même celui des morts. Ces mondes existent parallèlement au nôtre. Ils lui ressemblent, mais n'en font pas partie.
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Je ne suis pas triste, m'expliquait-elle, mais je ne peux m'empêcher de pleurer.
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