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Critique de FredericSoulier


Dans la vie, il y a deux sortes de bons écrivains : ceux qui, à force de travail, s'approchent de la perfection, et ceux qui paraissent naturellement doués, comme tombés dans la marmite de talent quand ils étaient petits. Nila Kazar semble de ceux-là, mais la facilité avec laquelle elle déroule un texte aussi racé que fluide (d'habitude, ce terme est synonyme de pauvreté littéraire, mais pas ici) est peut-être une illusion, et peut-être est-elle parvenue à ce résultat grâce à une discipline de fer.
Je l'avais découverte par le biais de ses courtes nouvelles, d'abord dans Les rivières fantômes, puis dans le manuscrit et la mort. Subjugué, j'attendais depuis de voir ce que la donzelle avait dans le ventre et si elle était aussi bonne en endurance qu'au sprint.
Je te fais donc l'impasse sur le style totalement maîtrisé, auquel je ne reprocherai qu'un usage outrancier des participes présents, mais si, tu sais bien, ces petites paresses d'écriture que s'autorisent les auteurs quand ils ont la flemme de torturer une phrase, ces remorques verbeuses trop louuuuuuuuurdes que se coltinent les sujets. J'me comprends...
J'ai d'abord eu l'impression de lire de la chick-lit pour intellos. L'héroïne m'a paru être une Bridget Jones avec un cerveau. le livre est écrit à la première personne et, si la majorité des personnages sont écrivains et cultivés, le principal centre d'intérêt de Laura est le cul, la gaudriole, le ça-va-ça-vient, le coït, la baise. Dommage pour son ami Duncan qui, lui, est affligé d'une maladie qui l'empêche de dresser le chapiteau, ce qui influe sur ses capacités créatrices. L'occasion pour la Kazar d'évoquer l'impuissance dans la littérature, le grand thème du livre.
Il faut pourtant attendre un peu pour que la température monte, et l'auteure sait parfaitement écrire des scènes de sexe torrides et chauffer à blanc les hormones des lectrices (parce que l'homme, lui, il préfère un bon porno).
Hélas, bien qu'il parle beaucoup de chair et de corps caverneux, ce roman est peut-être trop cérébral et manque un peu de coeur et d'émotion. Je n'ai été touché que par la dernière partie du livre, à travers le personnage bourrelé de doutes de Duncan qui aurait mérité plus de place. J'ai été touché par des livres bien moins bien écrits.
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