Citations sur La tête dans les étoiles (13)
S'il existait un prix pour le Meilleur Stéréotype de lycéen, Justin Zigoni ne se contenterait pas de le remporter, il donnerait également son nom à la récompense. Il gagnerait aussi probablement une admission à vie au panthéon des Crétins du lycée.
Je pense à un scénario que j'ai envie d'écrire. J'ai le sentiment que ce sera le premier bon film que j'écrirai.
Celui-ci parlera d'une fille.
Je ne sais pas comment j'ai pu essayer d'écrire mon histoire sans elle.
Je ne m’intéresse à rien de ce qui se passe à l’école. Je suis, cependant, un plutôt bon observateur, comme ces scientifiques qui passent leurs journées à observer des moisissures au microscope. Une nouvelle est synonyme de viande fraîche, une possible réorganisation de la hiérarchie sociale, et peut-être l’équivalent de trois pauses déjeuner de drama dont j’entendrai parler d’une manière ou d’une autre en dépit de mon désintérêt total pour la chose. Tout ça est inutile, mais servira sans doute de matière pour de futurs scénarios.
Justin pousse un nouveau cri de guerre et brandit ses poings au-dessus de sa tête. Une foule s'est amassée autour de lui : un essaim de filles interchangeables et quelques types copies conformes. Des abrutis qui collectent leur ration journalière de divertissements provoqué par mon humiliation.
Si la peau de mon père glissait soudainement au sol et révélait qu’il est en réalité un cafard extraterrestre de taille humaine tout droit sorti de Men in Black, je ne pense pas que je serais vraiment surpris.
Mon but n’est pas d’être totalement irrespectueux envers mon père. Être médiocre n’est certainement pas un crime. Mais je crois en la pratique qui consiste à réduire les choses à leurs composantes. Et papa est, malheureusement, très facile à réduire :
Mon père aime Harvey Norman, la Chaîne Découverte et, pour une raison étrange, les lézards.
Dans les films – pas les indépendants tournés dans les arrière-cours des gens, mais les films d’Hollywood où les événements importants sont indiqués à l’aide de gros panneaux pour les nuls –, certains tropes vous font savoir quand quelque chose est sur le point de changer.
Si la vie était un film, c’est ce qui se serait passé quand la porte s’est ouverte ce lundi matin.
La musique aurait dû gagner en intensité – pianos et violons. Peut-être un violoncelle.
Un courant d’air aurait dû traverser la pièce, portant avec lui une bourrasque de feuilles, probablement au ralenti.
La routine est un truc étrange. Je ne sais pas comment une habitude se forme, ou comment elle décide de s’implanter.
Je ne suis pas sûr du degré d’écarlate qu’ont atteint mes joues, mais je pense que betterave est encore loin du compte. Je regarde le piano en espérant que, quand je me retournerai, les quatre personnes derrière moi se seront miraculeusement transformées en plantes. J’agonise rien qu’à l’idée de montrer mes projets de film à Mike et Adrian. Allison n’a jamais rien vu. La simple idée que Camilla Carter voie mes trucs me donne envie de disparaître dans le tapis pêche.
Je crois que c’est bouddhiste. Que l’herbe est plus verte chez le voisin ? On a dû lire Plath à mon ancienne école. Ça veut dire que les nouveaux départs sont nouveaux pendant bien vingt-cinq secondes. À moins de pouvoir y ajouter une transplantation de personnalité, les nouveaux départs n’existent pas. Tu te traînes avec toi partout où tu vas.
Le truc, c’est que je sais ce que c’est censé être – de la science-fiction/horreur élégante avec des dialogues dignes d’un Tarantino et une séquence d’ouverture qui déchire. Mais, en ce moment, tout ce que j’ai se résume en gros à un titre encombrant et au croquis d’un chat géant.