Aussi notre vie devient peu à peu celle d’une famille française.
Un grand signe de ce changement va se faire par la cuisine : le saindoux va laisser la place au beurre et à l’huile ! A leur arrivée mes parents ne peuvent imaginer manger une salade à la française (ils la mangent avec de l’eau, du vinaigre et un peu de sucre) car la seule matière grasse imaginable pour préparer quelque plat que ce soit est le saindoux (que les français abhorrent !). Adopter le beurre et surtout l’huile va prendre plusieurs années et ma mère fera encore longtemps la queue devant la seule charcuterie hongroise de Paris
Je me souviens d'énormes tablées d'une gaîté folle. Cela ressemble à des scènes de la vie de bohème par l'insouciance affichée par tous ces gens jeunes et alertes, certes désargentés et même dans la gène présentement, mais riche d'espoir dans un monde nouveau.