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Critique de bina


« Tu es touriste pas normal »
« Je ne pouvais qu'acquiescer à ce diagnostic, lorsque je lui ai avoué que durant mes deux mois et demi en Egypte, je n'avais pas mis les pieds dans un seul des sites touristiques mondialement connus ».

C'est le parti pris du voyage de Douglas Kennedy, lorsqu'il part pour trois mois en Egypte. Voir "au-delà des pyramides'. Il opte pour des moyens de locomotion variés. Il traverse l'Europe dans le mythique Orient Express, puis la Méditerranée en ferry, jongle entre train, bus surchargé, surchauffé, aux chauffeurs inconscients, taxi, moto, barque sur le Nil…
Il recherche les locaux, non pas pour une vision tiers-mondiste, mis pour essayer de comprendre la réalité du pays, ses contradictions.

Passé socialiste, depuis tourné vers les Etats-Unis, volonté d'indépendance, sans avoir les moyens de l'être, le pays vit avec de multiples paradoxes. L'anglais s'apprend, non pour valoriser l'économie du pays, mais pour mieux le quitter.
Sur place, Douglas Kennedy discute donc avec les habitants, mais aussi avec des expatriés de tous pays, désabusés, ou amoureux de ce chaos.
En même temps, il ressent les soubresauts de la vie extérieure, qui vibre aux événements internationaux. La diplomatie et les actions de l'allié américain, sont étudiés à la loupe, Reagan provoquant parfois des tensions. En parallèle, le voisin libyen et son leader Kadhafi ne laisse pas les frontières tranquilles, et les zones militarisées sont régulièrement fermées aux étrangers.

Notre voyageur analyse aussi la société à la lumière de la cohabitation des religions. Chrétiens coptes, presbytériens, musulmans, ils se disent tous frères, mais les tensions sont présentes, et l'intégrisme se développe de plus en plus. Il se voit à la place occupées par les femmes ou par les étudiants de l'une ou l'autre obédience dans la société. Les enfants de 5 ans apprennent déjà par coeur dans des chansons que seuls les musulmans iront au paradis !! Les monastères ne sont pas épargnés, et cette vie entre cloitre, tradition et modernité subit aussi les vibrations du présent, imposant des couvre-feux.

Lorsque d'Kennedy arrive dans un lieu touristique (Louxor par exemple), c'est l'enfer. ‘'Louxor n'existe que par le tourisme'', ‘'ils avaient besoin des touristes, et ne même temps ils trouvaient leur naïveté tout simplement grotesque, tandis que les étrangers en venaient à voir la population égyptienne comme un ramassis de gamins roublards et sans scrupules. Dans le ramdam publicitaire induit par le tourisme, chaque partie percevait de l'autre qu'une caricature infantile''.
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