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Bernard Cohen (Traducteur)
EAN : 9782714444653
320 pages
Belfond (06/05/2010)
3.06/5   174 notes
Résumé :
Douglas Kennedy au pays des pharaons, ou comment un jeune écrivain encore inconnu débarque à Alexandrie il y a plus de vingt ans, quelques livres sterling et cinq carnets de voyage en poche, bien décidé à éviter les pyramides, la croisière sur le Nil et autres classiques du voyage en Orient.

D'Alexandrie à Assouan en auto-stop, de l'oasis de Siwa aux bidonvilles du Caire, une fascinante plongée dans l'envers du décor, où notre apprenti écrivain voyage... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
3,06

sur 174 notes
de Douglas Kennedy, auteur pourtant très prolifique, je n'ai rien lu. Voulant combler cette lacune, me précipitant trop rapidement, parmi les multiples ouvrages qui occupaient un rayonnage de la médiathèque, je saisissais, un peu au hasard "Au-delà des pyramides". Dès les premières pages, je m'apercevais de ma grossière erreur : parmi toute sa prose, je n'avais pas choisi un roman mais un récit de voyage, celui effectué en Égypte au milieu des années 80 par l'auteur, avec à la main le guide Baedeker de 1929 et avec pour idée, celle de fuir tous les lieux touristiques, qui réduisent le pays à de simples images de cartes postales.

C'était son premier livre et j'ose espérer que par la suite les récits sortis tout droit de son imagination seront plus abordables car je n'ai pas été séduite par la narration de ses aventures. C'est aussi confus que les rues du Caire dont il nous parle, avec une multitude de rencontres (souvent de sujets étrangers) et de nombreuses réflexions sur les relations Amérique-Égypte que j'ai sautées allégrement. Des chapitres longs, peu de paragraphes pour aérer le récit et un style plutôt compliqué n'ont pas facilité ma lecture. Je tiens à souligner la culture de l'auteur aussi bien du point de vue historique, politique ou religieux mais c'est un récit trop intellectuel pour moi et trop disparate. Une carte de son périple aurait été la bienvenue pour pouvoir se situer dans ce pays très étendu.
Nette amélioration pour les derniers chapitres : Douglas Kennedy nous y conte avec humour, un mémorable voyage en felouque sur le Nil avec les nombreuses tractations qui l'ont précédé, ainsi qu'un transport en bus en compagnie de touristes suisses très organisés. J'y ai retrouvé un visage plus à ma portée de ce pays tiraillé entre Occident et Orient entre traditions et envie de modernité. 7/20

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En 1985, à une période de sa vie quelque peu difficile, Douglas Kennedy effectue un voyage en Egypte tout en mettant par écrit son récit de voyage.
Cela deviendra son premier livre, "Au-delà des pyramides".


Dans ce récit de voyage, Douglas Kennedy a décidé de se plonger à la découverte de l'Egypte hors des sentiers et des lieux touristiques.
Il sera ainsi amené à côtoyer des égyptiens, des expatriés ou encore des personnes ayant choisi de vivre dans ce pays car elles en sont amoureuses.
Au cours de son périple qui le mènera du Caire à Alexandrie, en passant par Assouan ou un oasis à la limite de la frontière libyenne, il utilisera des moyens de transport locaux et discutera avec toute une galerie de personnes très variées : un vendeur de Toyota hésitant entre ses trois femmes, des moines à la pointe de l'informatique en plein milieu du désert, des pilotes de Felouque dont l'un lui racontera l'histoire d'un ancien pilote de felouque au coeur brisé par une française, des ingénieurs expatriés et passant leur vie à travailler dans les coins les plus reculés du globe.

Le style du récit de voyage convient assez bien à la plume de Douglas Kennedy car il ne manque pas de faire partager au lecteur ses dialogues avec les personnes rencontrées.
C'est parfois drôle, parfois grinçant, en tout cas il ressort bien de ce récit toute la complexité de ce pays.
L'un des protagonistes le dit bien à l'auteur : "L'Egypte d'aujourd'hui est une pyramide inversée".
Si le contexte politique a quelque peu évolué depuis l'écriture de ce livre, il n'en reste pas moins d'actualité, notamment tout ce qui concerne la place de l'islam en Egypte, le poids des traditions et de la religion et plus généralement concernant les aspects.
Ainsi, certaines personnes rencontrées expliqueront à Douglas Kennedy leur vision de l'Egypte : citations, et il est presque incroyable de constater à tel point tout cela est encore juste et d'actualité : "Pour un régime fondé sur l'ordre social, c'était un sérieux avertissement, qui révélait une réalité essentielles de l'Egypte : dans un pays où le taux d'analphabétisme atteint soixante-dix pour cent, la population a peu d'intérêt pour la chose politique, certes, mais si elle perçoit que les choix gouvernementaux menacent sa précaire subsistance quotidienne elle se transforme en une force imprévisible." ou alors était prémonitoire : "Mais un jour le peuple qui veut l'islam s'emparera du pouvoir et ce sera la chance d'édifier une société authentiquement islamique."
Il est aussi très souvent question de religion et de la place de l'islam : "pour le Moyen-Orient, le plus grand danger, c'est l'islam. C'est une religion qui tire tout le monde en arrière et qui étouffe tout, à commencer par la liberté."
La plupart des personnes interrogées par Douglas Kennedy portent un regard très lucide sur ce pays, l'auteur ne fait que rapporter leurs propos.
C'est l'un des avantages de cette lecture, elle n'est pas démodée et trouve un écho saisissant par rapport aux évènements de l'année dernière.
Certains propos tenus se sont même réalisés, ce qui donne une autre dimension à la lecture de ce livre.

Ce récit de voyage de Douglas Kennedy change de son style habituel de roman et se lit avec curiosité et un certain plaisir, d'autant qu'il permet de découvrir un visage non conventionnel de l'Egypte hors des lieux touristiques et plus proches de ses habitants.
Malgré l'âge de ce récit, il est encore fortement d'actualité et aucunement démodé.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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En avant-propos, l'auteur détaille la genèse de ce livre publié en 1988 et dont l'édition française n'existe que depuis 2010. Douglas Kennedy, entre ces deux dates, est devenu un auteur à succès.
Il nous livre ici le récit d'un voyage de trois mois, en Égypte. Il avait découvert ce pays en 1981, lors d'un premier voyage mais il décide d'y retourner, quatre ans plus tard afin de pouvoir vérifier ses premières impressions. Son souci principal est d'étudier la vie du pays en profondeur, en évitant les hauts lieux touristiques. Aussi, après le Printemps arabe de 2011 et tous les soubresauts que connaît aujourd'hui l'Égypte, la lecture de ce livre est très intéressante et fort instructive.

Douglas Kennedy commence son récit au départ de Dublin et nous gratifie d'anecdotes et d'observations très pertinentes tout au long de son voyage passant par Londres, Boulogne, Innsbrück et Venise, grâce à l'Orient-Express. Ensuite, il prend le bateau pour débarquer à Alexandrie, une ville qu'il nous fait découvrir en détails. Il constate qu'il doit abandonner ses préjugés, nous faisant partager la vie des expatriés en Égypte. Il constate aussi que les jeunes Égyptiens ne lisent pas.
Quittant Alexandrie, il se lance en bus, jusqu'à Mersa Matrouh, sur les traces de Cléopâtre, De César mais aussi de Nasser et de Rommel. Pour se rendre à l'oasis de Siwa, tout près de la frontière lybienne, il doit apprendre la patience afin d'obtenir les autorisations nécessaires : « En Égypte, la patience est une religion… » Revenu au Caire, il nous fait découvrir la cité des morts, cette nécropole habitée par 40 000 êtres vivants, à l'époque, 250 000 vingt-cinq ans plus tard.
Tout au long de ce livre, Douglas Kennedy nous montre que, là-bas, la situation est explosive, que la bureaucratie, héritage du nassérisme, est tentaculaire et sclérosée et que la démographie est galopante. Il nous emmène passer quelques jours dans le monastère Saint-Macaire, Deir Abou Magar, puis rentre au Caire. Il rend bien compte de la situation impossible des Juifs dont 11 000 d'entre eux ont quitté le pays à cause du conflit Israëlo-Palestinien. À ce moment-là, les Coptes commencent à être inquiets pour leur avenir car ils sont en situation de guerre froide…
Notre homme prend alors le train pour la Haute-Égypte, s'arrête à Al-Minya, va à Assiouf, un fief intégriste musulman et constate qu'à l'université, les filles sont mises à l'écart. À Louxor, il fustige l'attitude des touristes puis se lance dans une épique remontée du Nil en felouque : « le Nil est un univers coupé du monde, et donc rassurant. » Finalement, c'est en bus qu'il parvient à Assouan qu'il décrit comme une ville aseptisée. Avant que son voyage n'arrive à son terme, il rappelle les étapes qui ont abouti à la construction du second barrage inauguré en janvier 1971, tout juste trois mois après la mort de Nasser. Pour lui, ce barrage est en équilibre précaire entre deux mondes.
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« Tu es touriste pas normal »
« Je ne pouvais qu'acquiescer à ce diagnostic, lorsque je lui ai avoué que durant mes deux mois et demi en Egypte, je n'avais pas mis les pieds dans un seul des sites touristiques mondialement connus ».

C'est le parti pris du voyage de Douglas Kennedy, lorsqu'il part pour trois mois en Egypte. Voir "au-delà des pyramides'. Il opte pour des moyens de locomotion variés. Il traverse l'Europe dans le mythique Orient Express, puis la Méditerranée en ferry, jongle entre train, bus surchargé, surchauffé, aux chauffeurs inconscients, taxi, moto, barque sur le Nil…
Il recherche les locaux, non pas pour une vision tiers-mondiste, mis pour essayer de comprendre la réalité du pays, ses contradictions.

Passé socialiste, depuis tourné vers les Etats-Unis, volonté d'indépendance, sans avoir les moyens de l'être, le pays vit avec de multiples paradoxes. L'anglais s'apprend, non pour valoriser l'économie du pays, mais pour mieux le quitter.
Sur place, Douglas Kennedy discute donc avec les habitants, mais aussi avec des expatriés de tous pays, désabusés, ou amoureux de ce chaos.
En même temps, il ressent les soubresauts de la vie extérieure, qui vibre aux événements internationaux. La diplomatie et les actions de l'allié américain, sont étudiés à la loupe, Reagan provoquant parfois des tensions. En parallèle, le voisin libyen et son leader Kadhafi ne laisse pas les frontières tranquilles, et les zones militarisées sont régulièrement fermées aux étrangers.

Notre voyageur analyse aussi la société à la lumière de la cohabitation des religions. Chrétiens coptes, presbytériens, musulmans, ils se disent tous frères, mais les tensions sont présentes, et l'intégrisme se développe de plus en plus. Il se voit à la place occupées par les femmes ou par les étudiants de l'une ou l'autre obédience dans la société. Les enfants de 5 ans apprennent déjà par coeur dans des chansons que seuls les musulmans iront au paradis !! Les monastères ne sont pas épargnés, et cette vie entre cloitre, tradition et modernité subit aussi les vibrations du présent, imposant des couvre-feux.

Lorsque d'Kennedy arrive dans un lieu touristique (Louxor par exemple), c'est l'enfer. ‘'Louxor n'existe que par le tourisme'', ‘'ils avaient besoin des touristes, et ne même temps ils trouvaient leur naïveté tout simplement grotesque, tandis que les étrangers en venaient à voir la population égyptienne comme un ramassis de gamins roublards et sans scrupules. Dans le ramdam publicitaire induit par le tourisme, chaque partie percevait de l'autre qu'une caricature infantile''.
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Ce livre plus carnet de voyage que roman nous emmène dans l'Egypte de 1985. Premiers écrits de l'auteur basés sur des notes prises durant son voyage qui dura deux mois. Une préface de l'auteur lui-même nous explique comment ce livre a vu le jour, qu'est ce qui l'a conduit si loin de chez lui.

Il est question de ses rencontres, ses opinions sur l'état économique et social du pays, de ses déconvenues au pays des pharaons. Un pays coincé entre son désir de modernité et son élan vers le passé, un passé riche en évènements. L'Egypte est gouvernée à ce moment par Sadate, ouverte vers l'extérieur, vers le capitalisme mais la population est de plus en plus pauvre, nombre d'habitants enchaîne les boulots comme ce chauffeur de taxi qui est en fait principalement policier.
Il nous dépeint une société en manque d'éducation, les enfants devant très tôt travailler pour aider leur famille, une société se tournant davantage vers l'islam et où le fondamentalisme commence à gagner du terrain.

A son arrivé l'auteur est confronté à un problème de taille : la circulation.

Tournant le dos à l'agitation de la place Ramleh, j'ai tenté de traverser la rue. L'expérience peut se révéler éprouvante pour les nerfs, dans un pays où le Code de la route paraît comporter les règles suivantes : ignorer les feux de croisement, les panneaux « stop » et les passages pour piétons ; maintenir la plus vive allure même dans les artères embouteillées ; ne jamais indiquer un changement de direction, le klaxon devant toujours être préféré à l'usage des clignotants ; refuser systématiquement la priorité et considérer tout piéton comme une cible possible…

Il passe par le Caire, Alexandrie, Siwa, Assouan…. Et décrit une langueur dans le style de vie :

Avec son charme de photo sépia, Alexandrie était incontestablement une ville attirante. Il y avait quelque chose de confortable dans son délabrement, quelque chose qui vous invitait à explorer votre tendance à l'oisiveté, une fois que vous aviez percé à jour ses mythes trompeurs. Je me serais bien vu m'installer à New Capri, traîner tous les matins au café Athineos, écouter du Mahler chez Moustapha, me joindre au salon hebdomadaire de Sarwat, et me laisser aller à la paresse. C'était un danger inhérent à cet endroit, cette langueur qui finissait par décourager toute ambition ou désir d'aller de l'avant.

Ses rencontres avec les égyptiens de toute classe sociale : paysan, moine, chauffeur de taxi, enseignant… lui donne l'envie de découverte ; mais aussi ses rencontres avec les étrangers de passage, malgré le fait qu'il évite comme la peste tout lieu touristique, lui laisse un goût amer

« Ils sont toujours comme ça, les Egyptiens » : l'Occident baisse son regard sur le tiers-monde et recule, dépité. Et sa déception s'exprime principalement de deux façons : 1) le raisonnement du « Pourquoi ne sont-ils pas comme nous ? », où les gencives malades, les chameliers corrompus et les guides blasés sont cités comme preuves irréfutables de la stagnation perpétuelle à laquelle des contrées comme l'Egypte seraient condamnées ; 2) L'école du « Contemplez ces opprimés », dont les tenants, si bien épinglés par V.S. Naipaul, aiment faire de petits tours parmi les pauvres, proclamer leur solidarité avec les victimes éternelles du colonialisme et en rajouter des tartines sur leur confortable culpabilité.
A Louxor, ces deux mentalités paraissent se fondre l'une dans l'autre : tout en se plaignant de l'inaptitude des indigènes avec des accents presque impériaux, l'Occidental pouvait également se payer le luxe de reprocher au tourisme de les avoir transformés en serfs complaisants. Dans les deux cas, tout cela se résumait à des clichés.

Tourisme de masse et touristes se comportant comme des maîtres, l'auteur fuit tout cela pour se réfugié parmi les égyptiens, voyageant avec son sac à dos et ses carnets de note.
Un livre mi-roman mi-carnet de route publié pour la première fois en français et toujours interdit en Egypte, un documentaire sur les moeurs, style de vie, conflit de religion entre coptes et musulmans, problèmes sociopolitiques mais le tout loin des clichés. Relève des contradictions comme des bédouins qui regardent les séries américaines ou des moines experts en informatique et communication. Et une chose frappante, ce désir absolue d'une administration destinée à rendre fou ces administrés, à leur rendre la tâche difficile, où une demande de visa peut prendre cinq heures.

D'ailleurs l'auteur dit à la fin de l'ouvrage à propos du barrage d'Assouan :

Le contraste ne pouvait être plus frappant : au sud, l'Egypte mythique ; au nord, l'effort de modernité ; au sud, l'Afrique ; au nord, l'Europe. Perché sur le grand rêve technologique d'un pays en développement, je me suis senti en équilibre précaire entre ces deux univers qui venaient se rejoindre ici. Tous les dilemmes égyptiens semblaient converger dans ce barrage massif, devenu le symbole des énergies contradictoires à l'oeuvre en Egypte. Mythes et réalités s'étaient donné rendez-vous ici, avec d'un côté le fleuve dispensateur de puissance et de vie, de l'autre le lac et sa promesse d'éternité.

Très simple à lire et extrêmement dépaysant, c'est un livre pour les vacances !



A voir pour agrémenter la lecture, un carnet de route web :

http://carnet-de-voyage-en-egypte.blogspot.com/
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
« Ils sont toujours comme ça, les Egyptiens » : l’Occident baisse son regard sur le tiers-monde et recule, dépité. Et sa déception s’exprime principalement de deux façons : 1) Le raisonnement du « Pourquoi ne sont-ils pas comme nous ? », où les gencives malades, les chameliers corrompus et les guides blasés sont cités comme preuves irréfutables de la stagnation perpétuelle à laquelle des contrées comme l’Egypte seraient condamnées ; 2) L’école du « Contemplez ces opprimés », dont les tenants, si bien épinglés par V.S. Naipaul, aiment faire de petits tours parmi les pauvres, proclamer leur solidarité avec les victimes éternelles du colonialisme et en rajouter des tartines sur leur confortable culpabilité.
A Louxor, ces deux mentalités paraissent se fondre l’une dans l’autre : tout en se plaignant de l’inaptitude des indigènes avec des accents presque impériaux, l’Occidental pouvait également se payer le luxe de reprocher au tourisme de les avoir transformés en serfs complaisants. Dans les deux cas, tout cela se résumait à des clichés.
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Nous autres Occidentaux, nous cherchons sans cesse à nous persuader que nous aimerions retrouver un rythme moins épuisant que le tourbillon de nos vies à crédit ; nous rêvons d'atolls perdus au milieu des océans, de retraites en forêt, de la fameuse "montagne magique" ; nous envions à un Mahmoud la "simplicité" de son existence, mais ce faisant nous idéalisons outrageusement l'état de "nature" dans lequel il vit, nous gommons tout ce que sa situation peut avoir de pénible, nous réinterprétons sa cahute en torchis pour la transformer en habitat à la fois confortable et "authentique", bref nous nous transformons en touristes qui ignorent les complications intrinsèques de son monde et veulent y transférer toutes les facilités matérielles que nous attendons d'un pays dit "développé".
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Tournant le dos à l’agitation de la place Ramleh, j’ai tenté de traverser la rue. L’expérience peut se révéler éprouvante pour les nerfs, dans un pays où le Code de la route paraît comporter les règles suivantes : ignorer les feux de croisement, les panneaux « stop » et les passages pour piétons ; maintenir la plus vive allure même dans les artères embouteillées ; ne jamais indiquer un changement de direction, le klaxon devant toujours être préféré à l’usage des clignotants ; refuser systématiquement la priorité et considérer tout piéton comme une cible possible…
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Rien qu'avec son nom, l'Orient-Express continue indubitablement à détenir le titre de train le plus mythique du monde, dont la seule mention évoque des images sépia de types louches à l'accent viennois spécialisés dans le trafic de pénicilline, de comtesses albanaises en exil et de douaniers des Balkan corrompus. C'est le faucon maltais du transport ferroviaire international, une institution qui a subsisté grâce aux rêves et aux affabulations qu'elle continue à susciter même si son romantisme échevelé n'a pas survécu à la Seconde Guerre Mondiale et si le nouvel Orient-Express reliant maintenant chaque jour Paris à Bucarest - une fraction de l'ancienne route Londres-Istanbul - est avant tout fonctionnel, à peu près aussi mystérieux et glamour qu'un train de banlieue.
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- L'Occident est très malin, oui, mais savez-vous pourquoi les Américains ne peuvent pas comprendre l’Égypte ? Parce qu'ils ne saisissent pas la signification du mot "maalesh", "peu importe". C'est le mot qu'il faut pour comprendre l’Égypte. En Amérique, c'est toujours "maintenant, tout de suite", gagner de l'argent "maintenant", faire carrière "tout de suite". Mais ici, tout le monde croit en une vie après la mort, et donc tout ce qui arrive dans ce monde est "maalesh".
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